Le prix Louis-Delluc 2008, qui récompense le meilleur film français sorti pendant l'année, a été décerné vendredi à Paris au documentaire La vie moderne de Raymond Depardon, a annoncé Gilles Jacob, le président du jury, composé de critiques.

Montrant une agriculture de montagne en voie de disparition, La vie moderne dépeint de vieux paysans des Cévennes (région reculée du sud de la France), «gueules cassées» pleines de noblesse, auxquels le cinéaste a rendu visite dans leur ferme.

Présenté au Festival de Cannes en mai et sorti en salles fin octobre, c'est «un très beau film en forme d'auto-portrait de Raymond Depardon, qui a grandi dans une ferme avant de partir à Paris et de faire la carrière que l'on sait», en tant que photographe-cinéaste, a commenté à l'AFP le critique Serge Kaganski.

«Une forte majorité s'est dégagée en faveur de ce film, même si nous avons à un moment imaginé de donner le prix aex-equo aux Plages d'Agnès d'Agnès Varda», a-t-il précisé.

Réuni au restaurant Le Fouquet's à Paris, le jury composé de 14 critiques et de personnalités du cinéma et présidé par Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, a également récompensé, au titre du prix du premier film, L'apprenti de Samuel Collardey.

Ce dernier ne faisait pourtant pas partie de la liste des trois films pré-sélectionnés pour concourir à ce prix.

Créé en 1937 en hommage au cinéaste et écrivain Louis Delluc, le premier journaliste français spécialisé dans le cinéma et fondateur de ciné-clubs, le prix Louis-Delluc est surnommé le «Goncourt du cinéma».

En 2007, cette récompense était revenue à La Graine et le mulet d'Abdellatif Kechiche, et celui du premier film, à deux oeuvres ex aequo, Naissance des pieuvres de Céline Sciamma et Tout est pardonné de Mia Hansen-Love.