Lorsque le tournage de The International a commencé, ses promoteurs avaient en tête le monde trouble de la finance internationale après un scandale du début des années 1990. Mais la crise bancaire a donné à ce thriller une actualité brûlante.

Avec les acteurs britanniques Clive Owen et Naomi Watts, The International, sort le 13 février en Amérique du Nord et fera l'ouverture jeudi de la Berlinale, le festival de cinéma de Berlin, où il sera présenté hors compétition.

Le film s'inspire du scandale de la faillite de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), qui avait fait grand bruit dans la City de Londres et ruiné 6000 épargnants en 1991.

Le film «est devenu incroyablement pertinent», vu la crise mondiale que traverse la finance, explique Clive Owen à l'AFP lors d'un entretien à Los Angeles. Dans ce thriller sophistiqué, lui et Watts jouent des policiers qui enquêtent sur les pratiques d'une banque baignant dans la corruption.

«Tout le film parle de cette banque sans visage, qui vaut des milliards de dollars et dont je pense qu'elle est corrompue, j'essaie de convaincre les gens et de l'abattre», résume Owen, récemment vu dans le film Inside Man de Spike Lee, l'oeuvre de science-fiction Children of Men ou encore le ludique mais sanglant Shoot them Up.

«Les grandes questions dans le film sont: les banques utilisent-elles notre argent de façon appropriée? Peut-on leur faire confiance? Sont-elles corrompues? Ces questions ont pris une importance énorme ces six derniers mois, avec ce qui s'est passé», remarque l'acteur.

Le film, réalisé par l'Allemand Tom Tykwer, dont le Run, Lola Run avait été très remarqué il y a dix ans, et écrit par Eric Warren Singer, voit Owen endosser le rôle de Louis Salinger, un policier d'Interpol obsédé par sa volonté de dévoiler les pratiques de la banque, jusqu'à mettre sa carrière en péril.

La BCCI s'était effondrée après avoir accordé plusieurs gros prêts très risqués. Mais il avait ensuite été révélé que l'établissement blanchissait de l'argent sale, était impliqué dans des trafics d'armes et avait même favorisé la prolifération nucléaire.

Naomi Watts, née en Grande-Bretagne et élevée en Australie, a affirmé qu'elle avait accepté le rôle à cause de son partenaire à l'écran, mais aussi en raison du sujet. «Ce que j'aime vraiment dans ce film est qu'il est vraiment actuel et reflète le temps présent», remarque-t-elle.

Owen a quant à lui aimé le scénario pour sa ressemblance avec ceux des thrillers politiques mis sur pied par Hollywood dans la foulée du scandale du Watergate.

«Avec toutes les recherches sur lesquelles ce scénario s'appuyait, j'ai aimé qu'il ressemble aux thrillers paranoïaques des années 1970, basés sur des faits réels mais très intelligents, bien écrits», assure l'acteur.

Clive Owen retrouvera le mois prochain Julia Roberts, après Closer (2005), dans un autre film sur la place de la moralité dans le monde des affaires, Duplicity, tourné par le réalisateur de Michael Clayton Tony Gilroy.