Les deux studios motorisés de Wapikoni mobile prendront bientôt la route, pour une sixième saison. Objectif: maximiser les retombées de ce projet de formation en cinéma qui a déjà rejoint 850 jeunes autochtones dans une douzaine de communautés au Québec.

Pour cette sixième saison, Wapikoni mobile voit plus grand. Instigatrice du projet, la cinéaste Manon Barbeau souhaite maintenant laisser des traces permanentes dans les villages autochtones, une fois que le studio-roulotte aura plié bagage après son séjour d'un mois.

«Le cinéma est un moyen de briser les tabous», explique la cinéaste. Mais les tabous et le silence restent, une fois que la roulotte est repartie en ville. Alors Manon Barbeau essaie d'identifier, dans chacune des communautés qu'elle a visitées, des groupes de deux ou trois jeunes qu'elle voit comme des «agents de changement» susceptibles de soigner un des grands maux des communautés autochtones: l'isolement.

Wapikoni mobile veut aussi faire éclater ses frontières géographiques. Un studio de cinéma mobile inspiré de la roulotte de Wapikoni doit bientôt se lancer sur les routes en Polynésie française. Manon Barbeau travaille sur un autre projet de studio, qui prendrait cette fois place sur un bateau descendant l'Amazone, au Pérou.

Comme au Québec, l'objectif est de donner la piqûre du cinéma à de jeunes autochtones. Dans ce cas, le projet est cependant encore loin d'être ficelé. Wapikoni mobile rejoint des Autochtones de 15 à 30 ans.

Depuis cinq ans, le projet a permis la réalisation de 250 films, dont plusieurs ont connu une carrière internationale. De jeunes cinéastes ont poursuivi leur formation à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Avec le temps, dit Manon Barbeau, ces jeunes «prennent confiance en eux et développent la fierté d'être ce qu'ils sont». Une fierté qui, selon elle, finit par rejaillir sur toute leur communauté.