Depuis qu'elle s'est installée à Paris, après le triomphe des Invasions barbares, la Québécoise Marie-Josée Croze a tourné dans une bonne douzaine de films. Le plus récent, Je l'aimais, sorti mercredi en France, lui offre aujourd'hui son plus grand rôle. Il pourrait même marquer une étape cruciale dans la carrière de la comédienne, unanimement encensée par la critique.

«Marie-Josée Croze est magnifique», a écrit le magazine L'Express, pendant que le journal Le Parisien estimait qu'elle n'avait «jamais été aussi belle, ni aussi juste, au cinéma». Elle «n'est pas belle, elle est mieux que ça», a renchérit Libération. L'hebdomadaire Le Point n'est pas en reste, qui l'a simplement trouvée «lumineuse et mystérieuse».

Adapté du best-seller d'Anna Gavalda et mettant en vedette Daniel Auteuil, Je l'aimais est le troisième long métrage de la comédienne et réalisatrice Zabou Breitman (après Se souvenir des belles choses et L'homme de sa vie).

Précédé par une impressionnante campagne d'affichage, sorti dans près de 350 salles à travers la France, Je l'aimais est un film d'amour, une romance. Daniel Auteuil y joue un homme qui entreprend un soir de raconter une ancienne passion pour une autre femme que la sienne. Marie-Josée Croze, cheveux longs et blonds, incarne brillamment cette mystérieuse Mathilde.

«Bouleversant» pour Le Parisien, «d'une rare intensité» pour le Journal du dimanche, Je l'aimais, comme il fallait s'y attendre, a été bien accueilli par la presse grand public et féminine. C'est le cas notamment du magazine Elle, dont les lectrices sont aussi, sans doute, celles d'Anna Gavalda.

Peu portée sur ce genre de «mièvreries», la presse «intello» (Télérama, Les Inrockuptibles, le journal Libération) s'est montrée plus réservée, comme il fallait s'y attendre également, sans pour autant procéder à une exécution en règle. Curieusement, une des critiques les plus sévères est venue du quotidien conservateur Le Figaro, qui a parlé d'un film «paresseux».

En revanche, Marie-Josée Croze a fait l'unanimité. «Magnifique dans la peau de l'amante», selon L'Express, «marquante» pour Le canard enchaîné, elle est apparue «lumineuse et mystérieuse à la fois» aux yeux du Point.

Pour Libération, Marie-Josée Croze «n'est pas belle, elle est mieux que ça. Tout en sensualité de moins en moins cachée à mesure que sa relation avec Pierre (Auteuil) s'évapore».

«On donnerait sa chemise pour porter un jour, une heure seulement, la robe rouge de Mathilde, que campe si bien Marie-Josée Croze», a dit le Figaro sur son site internet.

En entrevue, Zabou a expliqué comment elle avait choisi la Québécoise, qu'elle ne connaissait pas, pour le rôle de Mathilde. «Dès que je l'ai vue, je l'ai voulue. Elle a un port de reine, elle est lumineuse», a raconté la réalisatrice, dont Le Monde a vanté la «douce incandescence».

Zabou Breitman est elle-même un peu québécoise, soit dit en passant. Elle est en effet la fille de Céline Léger, qui jouait Isabelle, l'amoureuse de Thierry La Fronde, dans la célèbre télésérie française des années 1960.

Lors de la première séance de mercredi, qui décide littéralement de la carrière d'un film, Je l'aimais a connu un bon démarrage. Il a fait 1670 entrées dans 25 salles parisiennes, pour une moyenne de 67 spectateurs par écran. C'est encourageant, mais pour Marie-Josée Croze, la partie est déjà gagnée.