Ça tabasse, ça défonce, ça crisse, ça gicle et ça jure . Le festival SPASM organise le quatrième volet Kombat Québécois, qui n'est pas précisément destiné aux âmes fluettes. Fidèle au poste depuis 2002, l'obstiné Jarrett Mann et ses complices continuent le combat pour le cinéma de genre «Made in Poutineland». Et leurs efforts portent fruits.

D'abord happening festif destiné aux cinéphiles amateurs de gore qui tache, de science-fiction délurée et de coups de poings sur la gueule, SPASM, qui propose des courts métrages de genre, fabriqués ici et là dans la province par des fanas finis, est devenu un festival à proprement parler. Festival indépendant et totalement autofinancé.

Jarrett Mann et ses potes ne se remplissent pas les poches: «Dans le cinéma, il n'y a rien de rentable au Québec qui n'est pas subventionné, explique-t-il. Je ne me plains pas, c'est juste un fait. Je n'ai aucune envie de me réessayer auprès des institutions pour avoir de l'aide. C'est un choix, je ne chiale pas, on est indépendant, et on réussit quand même à progresser et à devenir plus gros d'année en année.»

L'autofinancement se fait notamment par la vente de compilations DVD, largement répandues dans les clubs vidéo du Québec. SPASM vient de lancer un premier florilège des meilleurs courts métrages présentés à Kombat Québécois (SPASM: Action vol. 1), DVD extrêmement généreux en bonis et en surprises (entrevues, making of, bloopers, etc.).

Ces objets de promotion, fabriqués avec grand soin et au design accrocheur, sont néanmoins des «cartes de visite». Le vrai trip étant la célébration publique au Club Soda, avec projection des courts métrages (une quinzaine cette année, tous triés sur le volet), entrecoupées de numéros et de sketches en direct sur scène: «On ouvre encore le show avec un numéro théâtral d'ombres chinoises, c'est devenu une tradition.»

C'est Inspector Bronco, justicier à moustache (alias Renaud Gauthier), personnage connu et aimé des fidèles de Kombat qui va animer la soirée sur scène entre les films: grands décors, costumes authentiques, combats, cascades. Il va y avoir de la casse! «Ça va déborder de la scène», dit Jarrett Mann, enthousiaste. La fête continuera après, ailleurs (le lieu du rendez-vous sera annoncé le soir même), et c'est à cet endroit que sera décerné le prix du public et où la faune des noctambules «spastiques» pourra se rassembler.

La relève

SPASM et Kombat attirent déjà une nouvelle génération de tout jeunes fans, au grand plaisir de M. Mann qui reçoit des compliments, des commentaires et des courts métrages venus généralement de cégépiens.

«Ils viennent de Montréal et de Québec, évidemment, mais aussi de Saint-Eustache, de Saguenay, de Saint-Jérôme. Il y a partout au Québec une passion pour le cinéma de genre, et c'est ça que j'aime. En 2002, aux débuts du festival, je connaissais tout le monde dans la salle ou presque. Maintenant il y a une nouvelle génération. Des jeunes qui avaient 11 ou 12 ans à la première présentation de SPASM découvrent qu'ils peuvent aussi faire des films qui seront présentés sur grand écran.»

Adeptes de cinéma de genre, ne manquez pas samedi soir cette fête à la gloire de la violence gratuite! On y retrouvera quelques habitués (Tom et ses chums, les jeunes allumés de Roadkill Superstar, Patrick Boivin, Renaud Gauthier et son Bronco, évidemment) ainsi qu'une belle flopée de films qui tapent sans demander pardon.

On tend volontiers l'autre joue...

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Kombat Québécois, demain, 20 h, au Club Soda. Infos: www.spasm.ca.