Sur un ton apparemment comique, le cinéaste turc Çagan Irmak met en scène un couple mère et fils névrosé jusqu'à la moelle.

Agoraphobe, Gülseren vit cloîtrée dans sa maison bourgeoise au charme fané. En proie à des hallucinations, elle étouffe son fils Egemen de son amour délirant et hors du temps.

Bonne pâte, Egemen trouve une certaine sérénité dans le bureau ultra-bobo où il travaille comme homme à tout faire.

Du contraste entre les deux maisons - l'une poussiéreuse, brinquebalante, désespérément vide; l'autre ensoleillée, moderne, lieu de passage continuel Çagan Irmak développe sur une note dramatique le choix que devra faire Egemen: tuer la mère pour vivre.

Au passage, les délires de la mère prendront tout leur sens au cours d'une scène extravagante qui évite soigneusement le pathos.

C'est peut-être ce dosage entre le délire, la drôlerie bizarre et la profondeur qui émeut le plus dans In Darkness.

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Présenté au Quartier latin aujourd'hui à 12 h 30, demain à 21 h 40 et dimanche à 17 h.