En 2004, Téléfilm Canada et la SODEC ont attribué le nouveau festival international du film à l'Équipe Spectra et son Regroupement pour un festival de cinéma à Montréal. Parmi les membres du conseil d'administration, on comptait un invité-surprise, Daniel Langlois, alors président du Festival du nouveau cinéma et rival de Spectra dans l'appel d'offres lancé par les organismes gouvernementaux. La grande collaboration souhaitée par le milieu du cinéma semblait enfin prendre forme, après la mise à l'écart du Festival des films du monde de Serge Losique, dans la foulée d'un rapport dévastateur de la firme Secor sur la gestion opaque du FFM.

Nommé à la tête du FIFM, le délégué général Moritz de Hadeln, ancien dirigeant de la Berlinale et de la Mostra, ne s'entend pas avec le président de Spectra, Alain Simard. Leurs frictions sont exposées au grand jour pendant la tenue du festival, organisé dans la hâte et l'improvisation en septembre 2005.

De couac en couac, le FIFM s'est révélé un échec retentissant. Alain Simard, spécialiste de festivals, a sous-estimé sa méconnaissance du milieu du cinéma. Moritz de Hadeln, visiblement de passage, s'est désolidarisé publiquement de son équipe. Daniel Langlois, déçu, a tourné le dos progressivement au monde du cinéma.

La programmation du festival n'était pas à la hauteur, le public n'a pas répondu à l'appel, le déficit s'est élevé à environ un million de dollars, des irrégularités dans l'attribution du festival à Spectra ont été rendues publiques. Les institutions, qui avaient tout misé sur le FIFM, ont perdu la face. La réputation de Montréal en a pris pour son rhume dans la presse internationale. On en paiera malheureusement longtemps le prix.