Le Festival des films du monde rendra hommage au cinéaste iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran en raison de ses opinions politiques, en lui consacrant une rétrospective à l'occasion de sa 34e présentation qui s'amorcera le 26 août prochain.

«Nous sommes heureux de lui consacrer cette rétrospective en hommage à son immense talent», a fait savoir le président du conseil du FFM, Serge Losique. La direction ne sait cependant pas encore quels films seront sélectionnés à l'occasion de cet événement. 

Considéré comme le plus important réalisateur de la «nouvelle vague» iranienne, Panahi a été arrêté le 1er mars dernier par les autorités de son pays. Son crime aurait été d'avoir préparé un film consacré aux violentes manifestations qui ont suivi la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. 

Président du jury lors du 33e FFM tenu l'an dernier, il a été choisi pour être membre du jury à l'occasion du Festival de Cannes 2010 qui s'amorce aujourd'hui. 

Jusqu'à maintenant, son siège n'a pas été comblé, une façon pour les organisateurs de lui témoigner leur soutien. On devrait en savoir davantage aujourd'hui car le jury cannois, sous la présidence de Tim Burton, tiendra une conférence de presse. 

Jafar Panahi a tôt fait de faire parler de lui. Son premier long métrage, Le ballon blanc (1995) a remporté la Caméra d'or pour un premier long métrage de fiction la même année. Présenté dans 40 pays, son film Le cercle a remporté 18 prix internationaux dont le Lion d'or de Venise en 2000.

Avant son passage à Montréal l'an dernier, il a été arrêté et emprisonné. En entrevue à La Presse le 31 août dernier, il déclarait: «Je n'ai pu tourner que cinq longs métrages en 15 ans. Chaque fois, il m'a fallu me battre et emprunter des voies de contournement pour parvenir à réaliser le film que je voulais faire.»

À la suite de sa dernière arrestation, plusieurs cinéastes de renom, dont Robert de Niro, Francis Ford Coppola, Steven Spielberg et Martin Scorsese ont enjoint le gouvernement iranien à le libérer.

Avec Marc-André Lussier à Cannes