Adem, film flamand de Hans Van Nuffel qui a remporté le Grand prix des Amériques en septembre au Festival des films du monde, était présenté hier au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur.

Avec cinq autres films flamands, Adem (Oxygène) est inscrit dans la catégorie «Cinéma belge flamand». En Belgique, où les tensions politiques sont vives entre les deux communautés, au point où certains évoquent une rupture pure et nette, la présentation de cette section est définie et assumée par la direction du festival comme une main tendue vers l’autre.

«Notre festival présente des films de l’ensemble de la francophonie au sens le plus large. Ce qui signifie qu’il peut par exemple y avoir des films roumains en roumain ou encore des films algériens en arabe. Dans ce contexte, nous nous sommes dits qu’il fallait aussi accueillir des films de la Flandre qui fait partie intégrante de ce pays, indique à La Presse Hervé Le Phuez, coordonnateur de la programmation du FIFF de Namur (Namen en flamand).

Au sujet des tensions entre Flamands et Wallons, M. Le Phuez ajoute: «Compte tenu des enjeux et des problèmes politiques de ces dernières années, c’était un geste, un signe fort, de montrer cette volonté d’ouverture.»

La section existe depuis quelques années déjà. Au départ, on y sélectionnait trois longs métrages. Depuis deux ans, on y a ajouté trois courts métrages. Donc, six films flamands en tout à la programmation du FIFF.

Hans Van Huffel

Le réalisateur Hans Van Nuffel, qui devait être à Namur aujourd’hui, a dû annuler sa venue pour cause de maladie. Mais La Presse a pu lui parler quelques minutes au téléphone.

«Il est vrai que depuis mon prix remporté à Montréal, ma vie va très vite. J’ai besoin de repos, dit-il, la voix affaiblie mais souriante. Nous avons depuis participé à plusieurs festivals et d’autres sont bientôt prévus.»

En Flandre, Adem est sorti dans 25 salles et a attiré quelque 80 000 spectateurs, ce qui est satisfaisant selon le réalisateur.

Quant à l’initiative du FIFF d’accueillir des films flamands, Hans Van Nuffel ne peut qu’y souscrire. «C’est une très bonne chose d’inciter les gens à aller voir ce qui se passe dans l’autre communauté. Tous les moyens sont bons pour se rapprocher.»

Après son triomphe à Montréal, Adem a aussi reçu de bons commentaires ici.

Dans un récent article publié dans le quotidien Le Soir, la journaliste Fabienne Bradfer qualifiait ce long métrage de «drôle, émouvant et romantique à souhait».

L’histoire raconte la vie mouvementée de Tom, jeune homme au caractère entier, aux prises avec la fibrose kystique. Dans l’attente d’une transplantation, il décide de s’éclater, quitte à mourir très vite. Il va jusqu’à remettre en question l’idée de recevoir les poumons d’un éventuel donneur. Mais la rencontre d’autres personnes fragilisées par la maladie change sa perception du monde et de la vie.

Le même article soulignait l’excellent état de santé du cinéma flamand. Selon des statistiques, deux millions de spectateurs ont vu une production flamande au cours de l’année 2009.

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Les coûts de ce reportage sont défrayés par le FIFF.