Pour ses débuts au grand écran, Christina Aguilera a choisi un film musical où les talents de «la petite fille à la grosse voix» sont mis en valeur. Dans Burlesque, elle donne la réplique à l'icône d'entre toutes les icônes: Cher.

Il paraît que le tournage de Burlesque n'a pas été de tout repos. La production la plus élaborée - et la plus chère - de l'histoire du studio Screen Gems, spécialisé jusqu'ici dans les films d'horreur bon marché et les comédies, aurait été marquée par des tensions entre le producteur du film (et directeur du studio) Clint Culpepper et le réalisateur Steve Antin.

Le cinéaste, qui signe ici son premier long métrage, a toujours rêvé de tourner un film musical. Et il tenait à ce que tout corresponde à sa vision dans les moindres détails. Il aurait disposé de plus de 50 millions de dollars pour ce faire.

«Oui, cela a été très difficile, a reconnu Christina Aguilera au cours d'une rencontre avec la presse tenue à Los Angeles le week-end dernier. Surtout à cause du travail gigantesque qu'exige une production de cette ampleur. Il s'agit probablement de la chose la plus difficile que j'aie faite. N'étant pas danseuse, j'ai dû me plier à des séances intensives d'apprentissage et de répétitions. Mais j'estime que tout ce travail a valu la peine. Grâce à ce tournage, je ne suis plus la même personne aujourd'hui. Et je recommencerais un autre projet avec la même équipe demain matin!»

Celle qu'on désignait dès son enfance comme «la petite fille à la grosse voix» a toutefois fait preuve de prudence avant d'accepter de faire ses débuts au grand écran. L'histoire a en effet démontré que le passage au cinéma de vedettes de la chanson n'est pas gage de succès. L'exemple le plus éloquent à cet égard est celui de Mariah Carey et son infâme Glitter, dont la chanteuse a mis plusieurs années à se remettre.

«J'ai reçu plusieurs offres au fil des ans, mais j'ai toujours beaucoup hésité, a expliqué Christina Aguilera. J'ai beaucoup réfléchi au rôle. On a remanié le personnage de telle sorte que toutes les femmes puissent s'identifier à elle. L'histoire est d'ailleurs très inspirante. Et mes appréhensions sont tombées le jour où j'ai rencontré Steve Antin. Steve a une passion extraordinaire pour les musicals. En plus, il adore magnifier les femmes, leur donner le glamour qu'elles avaient à l'époque de l'âge d'or d'Hollywood.»

Deux divas au travail

De son côté, Antin affirme avoir conçu le film en fonction de Christina Aguilera et de Cher. Et il ne cache pas avoir prié pour que l'une et l'autre acceptent son invitation. L'intrigue tourne autour d'une jeune femme descendue de l'Iowa pour tenter sa chance dans la capitale mondiale du showbusiness. Elle finit comme serveuse dans une boîte nommée Burlesque que tient à bout de bras la propriétaire et femme de spectacle Tess (Cher).

À mi-chemin entre Chicago et Dreamgirls, Burlesque est évidemment truffé de numéros musicaux. La trame sonore est signée Christophe Beck, mais Christina Aguilera a écrit quatre des chansons du film, dont Show Me How You Burlesque, le grand numéro final. Steve Antin était convaincu qu'au-delà de son apport au plan musical, la chanteuse possédait aussi un talent pour l'art dramatique.

«Tout cela s'est confirmé le jour où j'ai vu Christina imiter le personnage de Samantha de Sex and the City à Saturday Night Live, explique l'auteur cinéaste. Cette artiste a beaucoup trop de talent pour être reléguée au monde de la musique et des clips. Seul le grand écran peut lui rendre justice! Pour lui faire face, il fallait une personnalité plus grande que nature qui peut chanter, jouer et faire croire qu'elle peut diriger un endroit comme le Burlesque. Cher est seule au sommet de cette catégorie!»

À la hauteur

Pour Christina Aguilera, l'idée de donner la réplique à l'une des icônes de la culture populaire américaine était à la fois intimidante et stimulante.

«Évidemment, on veut être à la hauteur, dit-elle. Alors, on travaille. Cher a cependant cette faculté de rendre tout le monde très à l'aise, malgré son statut d'icône. Elle m'a donné de précieux conseils professionnels, mais nous avons aussi beaucoup parlé de nos relations amoureuses! Comment peux-tu ne pas apprendre d'une personne comme Cher?»

Ayant connu sa part de problèmes au cours des derniers mois, tant au plan personnel que professionnel (rupture amoureuse assortie de la sortie d'un disque qui n'a pas obtenu le succès escompté), Christina Aguilera a vu en Burlesque une occasion d'élargir ses horizons.

«Toutes les expériences de la vie sont utiles, fait-elle remarquer. Autant les bonnes que les moins bonnes. On avance toujours. Et je suis enthousiaste à l'idée de commencer un nouveau chapitre de ma vie grâce à ce film.»

Stanley Tucci, Kristen Bell, Eric Dane, Cam Gigandet, Julianne Hough, Peter Gallagher et Alan Cumming font aussi partie de la distribution.

Burlesque prend l'affiche en version originale et en version française le 24 novembre. Les frais de voyage ont été payés par Screen Gems (Sony Pictures).