En dépit de certains déboires financiers survenus au cours des derniers mois, le film La run, des frères Demian et Leonardo Fuica, sortira sur les écrans québécois le 8 avril prochain.

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C'est ce qu'affirme le distributeur Louis Dussault de K-Films Amérique en entrevue avec La Presse. Après avoir vu le montage du film, ce dernier est très enthousiaste et se dit convaincu de son succès. Il a engagé 250 000 $ dans la promotion de ce premier long métrage.

«La seule raison pour laquelle le film serait retardé est qu'il soit choisi pour sortir en mai à Cannes (ndlr: les sélectionneurs de ce festival seront à Montréal bientôt), déclare le distributeur. À ce moment-là, j'en retarderais la sortie de quelques semaines. Un film, ça doit vivre avec le public, pas dans la polémique.»

Mais la polémique existe, comme le mentionnait La Presse un peu avant Noël. Des techniciens ayant travaillé sur le plateau de tournage ont exprimé colère et déception devant le fait qu'ils n'ont pas été payés. Les frères Fuica ont répliqué en disant que pratiquement personne - et surtout pas eux - n'a jusqu'à maintenant été payé. Y compris les comédiens parmi lesquels on compte Jason Roy-Léveillée dans le rôle principal, Marc Beaupré, Nicolas Canuel, Pierre-Luc Brillant, Nanette Workman et plusieurs autres.

La run raconte l'histoire d'un jeune homme (Roy-Léveillée) qui, pour rembourser les dettes de jeu de son père dans un temps record, s'engage - s'enfonce - dans la distribution de drogues. Drogue, violence, intimidation, il y a pas mal d'action dans ce film coup de poing, si on se réfère à la bande-annonce qu'on peut voir en exclusivité ce matin sur Cyberpresse (cyberpresse.ca/larun).

Selon Louis Dussault, Jason Roy-Léveillée défend ici le meilleur rôle de sa jeune carrière. «Ce n'est pas son personnage de Guy Lambert dans Lance et compte qui est le rôle de sa vie. C'est celui-ci», insiste-t-il.

Pas de privilèges

Au sujet du paiement des comédiens et des techniciens, M. Dussault affirme qu'il n'y aura pas de «règlements privilégiés» et que tout le monde «sera payé en même temps».

En décembre dernier, les producteurs du film nous disaient que les difficultés financières allaient se régler une fois que les crédits d'impôt seraient remboursés par Revenu Québec. Or, tout n'a pas été encore réglé dans cette histoire. Sur la recommandation de la SODEC, une partie des frais devraient être remboursés sous forme de crédit d'impôt. La règle est claire: seuls les montants ayant été payés avant la fin d'une année fiscale sont admissibles.

«Il y a eu des délais administratifs, mais nous serons remboursés, assure le producteur Leonardo Fuica. Dans l'intervalle, nous devrions obtenir un financement intérimaire de la banque.» Une procédure courante dans le domaine cinématographique, ajoute-t-il.

Par ailleurs, la poursuite de 23 000 $ intentée par l'entreprise Aviva Communications contre Les Productions La Run pour non-respect de contrat pourrait aboutir à une entente hors cour, a-t-on appris de côté du requérant. «Il reste des détails à régler, mais nous nous parlons. J'espère que nous allons en arriver à quelque chose», assure Me Denise Dussault, avocate d'Aviva.

Selon Louis Dussault, les frères Fuica continuent de bénéficier de l'appui de certains commanditaires techniques comme Michel Trudel, de la Cité du cinéma, et la boîte de postproduction Vision Globale. «On leur a passé de l'équipement. Ils paieront à la sortie du film. Ce sont de bons petits gars», dit Michel Trudel.

Avec ou sans argent public, La run va marcher, prévoit Louis Dussault. La suite, le 8 avril dans un cinéma près de chez vous.