Le réalisateur allemand Wim Wenders, qui va présenter lors de la Berlinale (10 au 20 février) un documentaire en 3D sur la chorégraphe Pina Bausch, affirme ne pas être convaincu par l'utilisation de cette technologie au cinéma jusqu'ici, dans un entretien au Bild am Sonntag.

«Après le premier chef d'oeuvre (Avatar de James Cameron), il n'y a eu que de la daube», affirme le réalisateur.

Le premier film hollywoodien à exploiter cette technologie, Avatar, était «époustouflant du point de vue de la vision» qui le portait, «même si le scénario n'était qu'une vieille recette éculée», juge-t-il.

Mais tous les films qui sont venus après «sont techniquement largement en dessous de la barre placée par Avatar: ils donnent mal à la tête, on ressent un malaise physique et on ne comprend même pas pourquoi le film a été tourné en 3D», tranche-t-il.

Cela n'a pas dissuadé le réalisateur allemand de tourner un documentaire en 3D justement, sur Pina Bausch, grande figure de la danse contemporaine, décédée en juin 2009, «deux jours avant les premiers essais techniques», alors que l'idée du documentaire lui était venue près de 20 ans plus tôt.

La révélation, pour lui, a été le visionnement du film U2 3D en 2007, au Festival de Cannes.

«À partir de ce moment, cela a été limpide: c'est comme ça qu'il fallait le faire. Jusqu'à ce moment là, je ne savais pas ce qu'il me manquait. C'était l'espace, le domaine privilégié du danseur, que je n'arrivais pas à rendre (...) Après ça, j'ai appelé Pina et je lui ai dit: «Je sais enfin comment faire»», raconte-t-il.

Intitulé Pina, le documentaire de Wim Wenders, palme d'Or à Cannes en 1984 avec Paris, Texas, sera présenté en première mondiale le 13 février. Il a été tourné malgré le décès de la chorégraphe, les danseurs de sa troupe ayant réussi à convaincre Wenders que «cela aurait été son souhait», conclut-il.