Les 29es Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ) se sont terminés ce matin avec la remise de 11 prix saluant le travail d’artisans du 7e art dont les films seront sur les grands écrans au cours des prochains mois ou qui auront marqué 2010.

Le tout s’est déroulé dans une ambiance de fête et de happening à quelques heures du grand rendez-vous annuel des Oscars qui a visiblement une couleur particulière cette année avec la présence de Denis Villeneuve. Le nom du réalisateur du film Incendies était sur toutes les lèvres avant, pendant et après la cérémonie.

«Nous pensons ce matin à notre cher Denis Villeneuve. Le seul fait de se rendre jusqu’aux Oscars est extraordinaire», a par exemple lancé la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre en s’adressant aux artisans, organisateurs et cinéphiles des RVCQ réunis pour une dernière fois à la Cinémathèque québécoise.

Cela dit, beaucoup d’autres (et nouveaux) noms étaient à l’honneur ce matin. Les prix remis dans le cadre des RVCQ saluent avant tout la relève et les films à venir.

Présenté par Remstar, le prix Gilles-Carle remis à un cinéaste pour un meilleur premier ou second long métrage est allé à Maxime Giroux, réalisateur de Jo pour Jonathan, une histoire qui explore les côtés sombres des relations fraternelles et du rapport à la possession de la voiture au sein de la jeunesse.

«C’est extraordinaire pour le film qui sera en salle bientôt (le 18 mars). J’espère que cela amènera plus de gens, a déclaré Maxime Giroux à Cyberpresse. C’est aussi extraordinaire, car il y avait plus d’une vingtaine de films inscrits dans cette catégorie dont ceux de Xavier Dolan, Podz et beaucoup de très bons cinéastes. De me retrouver avec eux était déjà très bien et d’être reconnu par le jury me rend très heureux. Comme l’ont dit les membres du jury, tous les autres films étaient aussi de très bons.»

Le prix Pierre et Yolande Perreault, décerné au cinéaste de la meilleure première ou seconde œuvre documentaire est allé à Jelena’s song de Pablo Alvarez-Mesa. Bâti autour de bouts de films et de photos familiales, ce documentaire au traitement singulier raconte l’histoire d’une jeune immigrante agressée sexuellement par un voisin et des moyens qu’elle a utilisés pour réussir tout de même à vivre sereinement.

Dans cette catégorie, une mention est allée à Halima Elkhatabi pour son film La tête contre le mur.

Le prix Super Écran, saluant le meilleur premier ou deuxième scénario de long métrage de fiction est allé à Deborah Chow pour le film The high cost of living.

Le Prix du public Télé-Québec récompensant le meilleur documentaire aux yeux des festivaliers a été remis à Simon Beaulieu pour son film Godin consacré à Gérald Godin, poète et ministre du premier gouvernement du Parti québécois. On verra bientôt ce film en salle. Il sera aussi présenté sur les ondes de Télé-Québec en décembre 2011.

La critique salue Curling

Par ailleurs, l’Association québécoise des critiques de cinéma (AQCC) a remis son prix annuel du meilleur film québécois de l’année à Denis Côté, réalisateur du film Curling mettant en vedette Emmanuel Bilodeau et sa fille Philomène.

Ce film a été préféré aux finalistes À l’origine d’un cri (Robin Aubert), Les amours imaginaires (Xavier Dolan), Incendies (Denis Villeneuve) et Trois temps après la mort d’Anna (Catherine Martin).

«Je fais du cinéma depuis quinze ans et c’est la toute première fois que je gagne un prix au Québec. Je gagne souvent ailleurs mais pas au Québec. C’est touchant. C’est bien», a indiqué Denis Côté en entrevue.

La directrice générale des RVCQ, Ségolène Roederer était on ne peut plus enchantée de l’édition qui se termine. À la suite d’une première évaluation, les organisateurs estiment que la vente de billets à la caisse a augmenté du tiers, ce qui se traduit par des revenus supplémentaires de près de 50% sur les années antérieures, croit-elle.

«Le fil conducteur de cette édition, c’est le succès, la réussite, lance-t-elle à Cyberpresse. Je crois qu’il y a un alignement des planètes entre le travail de l’équipe des RVCQ, d’une année de cinéma assez exceptionnelle, un foisonnement presque vertigineux des créateurs, une campagne réussie et de bons partenaires. Ç’a été un succès du début à la fin. Tout a fonctionné de façon parfaite, partout. Et ce qu’on a réellement senti est l’arrivée d’un public beaucoup plus large. Comme si la compréhension de ce que sont les RVCQ est là. Les gens savent qu’ils peuvent venir voir des films qu’ils n’ont pas vus durant l’année précédente, rencontrer des créateurs, fêter, etc.

Tous les autres prix

Les RVCQ et leurs partenaires ont également remis les prix suivants :

Prix à la création artistique du Conseil des arts et lettres du Québec pour la meilleure œuvre d’art et d’expérimentation : À l’errance de Jacynthe Carrier. Mention à Ville Marie de Alexandre Larose.

Prix Simplex pour le réalisateur du meilleur court métrage de fiction : Mokhtar d’Halima Ouardiri.

Prix à l’innovation de l’ONF saluant un court métrage qui s’est distingué pour son innovation dans le traitement formel : Migizi de Tomi Grgicevic et Louise Larivière.

Prix Coop vidéo pour le meilleur court métrage de fiction : The Greens de Serge Marcotte.

Prix Vox de la meilleure œuvre étudiante : Iki Bulut Arasinda – sous deux ciels de Zayne Akyol. Mention à Je les aime encore de Marie-Pierre Grenier.

Prix TV5 de la meilleure œuvre franco-canadienne : Ça tourne dans ma tête de Louiselle Noël.

Prix OFQJ/Rendez-vous au meilleur critique étudiant : Benjamin Pelletier.