Le célèbre cinéaste polonais Andrzej Wajda a salué mardi les débuts de l’ancien président tchèque Vaclav Havel dans le cinéma, soulignant qu’il s’inscrivait ainsi dans une brillante tradition.

«Le cinéma tchèque a toujours été plein de surprises pour nous», a dit à l’AFP M. Wajda, 85 ans.

«Dès le début, leurs films n’étaient pas des films politiques mais des films sur des gens qui sont dans un système politique. C’est très différent», a-t-il ajouté dans une entrevue.

«Ils se situent dans une catégorie complètement différente. Nous ne sommes tout simplement pas capables de faire des films comme ça», a estimé le cinéaste.

Sur le départ, le premier film de Vaclav Havel, 74 ans, dramaturge, ancien dissident et ex-président de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque de 1989 à 2003, a été présenté lundi à Prague en avant-première.

M. Havel n’était cependant pas présent pour la projection de son film, étant actuellement hospitalisé pour une inflammation des voies respiratoires.

La sortie en salles de Sur le départ est prévue le 24 mars.

Le film porte sur le grand écran la pièce de théâtre du même nom, écrite par M. Havel après la fin de son mandat présidentiel en 2003. Il raconte l’histoire d’un chancelier sur le point de quitter le pouvoir, qui voit tout à coup son monde s’écrouler et son entourage le trahir, dans une confrontation sans merci avec son successeur peu scrupuleux.

Ce film est une première incursion dans le cinéma de Vaclav Havel, dramaturge célèbre dans les années 60 avec ses pièces liant le théâtre de l’absurde à la veine kafkaïenne. Il s’était ensuite lancé dans la politique et avait passé cinq ans dans les geôles communistes, comme dissident, avant de devenir chef de l’Etat.

Andrzej Wajda est l’auteur de douzaines de films et a été sélectionné à trois reprises pour des Oscars, en 1976 pour La terre promise, en 1979 pour Les demoiselles de Wilko et en 1982 pour L’homme de fer.

Il a reçu en 2000 un Oscar honorifique pour l’ensemble de son oeuvre.