Le 31 janvier 2006, la Cinémathèque québécoise et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ) ont signé une entente de cinq ans pour la sauvegarde et la conservation du patrimoine audiovisuel québécois. Quelque 5 ans plus tard, 952 films et 964 téléséries ou productions à épisodes multiples ont profité de ce partenariat!

Hier, à la Grande Bibliothèque, la Cinémathèque et la BANQ ont remis ça pour cinq autres années. Pour l'occasion, la cinéaste Micheline Lanctôt a déposé une copie de son prochain film, Pour l'amour de Dieu, qui prendra l'affiche le 2 septembre.

En vertu d'une loi, BANQ a le mandat de coordonner le dépôt légal de tous les films et de toutes les émissions québécoises qui ont reçu ne serait-ce qu'un dollar en fonds publics pour leur production. Cela correspond à près de 99% des oeuvres.

Concrètement, cela signifie qu'une copie en format original de chaque oeuvre doit être déposée à BANQ dans les six mois suivant sa première présentation publique. Mais encore faut-il assurer la sauvegarde, la protection et la bonne conservation de ces oeuvres. C'est ici que la Cinémathèque québécoise entre en jeu. Elle conserve les copies dans ses immenses entrepôts à température contrôlée. Pour accomplir ce travail, la Cinémathèque recevra 550 000$ par année de BANQ.

Historien de formation, le président et directeur général de BANQ, Guy Berthiaume, tenait à ce que la reconduite de l'entente soit soulignée publiquement. «Tous les documents audiovisuels nous permettent de faire l'histoire tant politique, culturelle que sociale du Québec», a-t-il dit.

Beaucoup d'espace

En entrevue à La Presse, la directrice générale de la Cinémathèque, Yolande Racine, a rappelé que l'entente englobe aussi les oeuvres de coproduction, même celles où le Québec est minoritaire. Questionnée pour savoir si l'entente prévoyait la conservation des chutes (extraits filmés mais non utilisés) des oeuvres, elle a répondu que c'était le cas pour les documentaires, mais qu'il fallait apporter un certain élagage pour les fictions. «Il deviendrait extrêmement lourd de tout conserver, dit-elle. Nos entrepôts sont pratiquement remplis à pleine capacité.»

D'ailleurs, ce manque d'espace fait en sorte que le mandat de la Cinémathèque est un mandat de conservation et non d'accessibilité pour le grand public. «Nous conservons une seule copie des oeuvres. Si nous avons besoin de l'utiliser, nous la reproduisons», dit-elle.

Le comédienne et cinéaste Micheline Lanctôt a salué le rôle important de ce mandat. «C'est un cadeau de la vie que d'assurer la survie d'un film, a-t-elle dit. Pour les gens, archives et patrimoine ont peut-être une connotation poussiéreuse, mais pour le cinéaste, c'est une bénédiction.»

La Cinémathèque veille à la conservation des archives audiovisuelles du Québec depuis un demi-siècle.