Le film indien Dabbang (Intrépide), condensé d’action et de romance, a été encensé ce week-end aux «Oscars de Bollywood», organisés à Toronto dans l’espoir d’atteindre un public étranger plus large.

La manifestation, officiellement baptisée «Prix de l’Académie internationale du film indien» (12ème édition), a fait un triomphe à cette oeuvre de Abhinav Kashyap, qui a reçu six oscars dont celui du meilleur film.

Sorti en 2010 et gros succès en Inde, Dabbang a aussi décroché samedi soir à Toronto le prix du meilleur scénario, plusieurs distinctions musicales (meilleurs chanteurs en play-back féminin et masculin, meilleure direction musicale) ainsi que le prix du meilleur rôle de héros négatif, décerné à l’acteur Sonu Sood. Il incarne un homme politique cynique et cruel qui a fait les délices du public indien.

Le film My Name Is Khan (Mon nom est Khan) a aussi été largement récompensé, avec quatre prix: meilleure histoire, meilleur parolier, meilleur réalisateur à Karan Johar et meilleur acteur à la superstar indienne Shah Rukh Khan.
Celui-ci interprète le rôle d’un musulman souffrant du syndrome d’Asperger, --une forme d’autisme-- qui passe un mauvais quart d’heure dans un aéroport américain où ses troubles du comportement le rendent suspect et lui valent une arrestation.

Des dizaines de milliers de fans s’étaient rassemblés pour l’événement, retransmis à la télévision pour un public évalué à 700 millions de téléspectateurs.

Durant les trois jours du festival, la ville de Toronto a également vu se déployer des rassemblements éclair de danseurs indiens, un défilé de mode et une multitude d’événements culturels indiens.

Lancés en l’an 2000 au Dôme du millénaire à Londres, les «Oscars de Bollywood» ont lieu chaque année dans une ville et un pays différents et pour la première fois en Amérique du Nord. La cérémonie a déjà été accueillie à Colombo, Macao, Bangkok, Dubaï, Amsterdam ou Johannesburg.

La manifestation a pour objectif de célébrer l’industrie du film en hindi et de toucher un plus large public à l’étranger.

Lors de l’édition de l’an dernier, au Sri Lanka, de nombreuses stars de Bollywood n’avaient pas fait le déplacement. Elles redoutaient les mouvements de protestation des Tamouls d’Inde pour qui la décision de Bollywood de venir sur leur île légitimait le gouvernement de l’actuel président Mahinda Rajapakse.

Il y a quelques années, les studios indiens étaient pratiquement assurés de gagner de l’argent sur toutes leurs productions, le cinéma étant l’un des divertissements les plus populaires et les audiences manifestant un grand attachement à leurs vedettes.

Mais la baisse de la qualité des films, la hausse des coûts, la crise économique et l’apparition d’autres loisirs ont frappé durement le cinéma indien.