Les Schtroumpfs de Peyo sont en vedette dans The Smurfs de Raja Gosnell. Ici, les p’tits bonshommes bleus hauts comme trois pommes prennent d’assaut la Grosse Pomme dans un film que ses artisans jurent ne pas être pour enfants. Discussion… entre adultes, donc !

« Nous visons les 25 à 40 ans. » La déclaration vient du producteur Jordan Kerner et elle surprend. Après tout, il était question, dans ces rencontres de presse tenue à Los Angeles, de The Smurfs de Raja Gosnell. Un film hybride – des personnages animés côtoient des acteurs, des décors nés du travail d’illustrateurs côtoient de véritables lieux – mettant en scène quelques-uns de Schtroumpfs et leur village champignon créés par Peyo. Si ce n’est pas pour enfants, ça !

Ce qui, aux dires des artisans du film, ne l’est pas ? L’arc dramatique des humains, qui occupe beaucoup de place dans le scénario. Ces humains étant Neil Patrick Harris de How I Met Your Mother, Jayma Mays de Glee, Sofia Vergara de Modern Family et Hank Azaria de « tout un tas de voix dans The Simpsons ».

Le premier incarne Patrick, un publicitaire doublement stressé : il est en voie d’obtenir une importante promotion et va bientôt devenir papa. La deuxième est Grace, sa femme, enceinte et très proche de son « enfant intérieur » – la fillette qu’elle a été, quoi. La troisième est Odile, la patronne de Patrick, pour qui beauté rime avec dollars – elle est à la tête d’une société de produits cosmétiques. Et le dernier se glisse dans la peau de l’affreux Gargamel.

Les autres stars de la production sont de pures créatures animées (en 3D, quoi d’autre) : le Grand Schtroumpf, la Schtroumpfette, le Schtroumpf à lunettes, le Schtroumpf maladroit, le Schtroumpf grognon et le Schtroumpf téméraire – qui semble être un nouveau venu, « mais qui, pour nous, est simplement un des membres de la communauté schtroumpfe que l’on n’a pas vraiment vu jusqu’ici dans les bandes dessinées et la série animée », assure Raja Gosnell – pour qui le film hybride est une seconde nature : il a réalisé les deux Scooby-Doo et Beverly Hills Chihuahua.

Bref, le quotidien de Patrick et Grace va prendre une couleur inattendue (le bleu ?) lorsque six Schtroumpfs débarquent chez eux par accident, poursuivis par l’infatigable Gargamel et son chat Azrael. « L’histoire de cet homme qui se remet en question, craint de ne pas être un bon père et, côté professionnel, est en équilibre entre une possible promotion et une potentielle perte d’emploi… ce n’est pas un arc dramatique qui s’adresse aux enfants », fait remarquer Jordan Kerner, qui rêve de porter les Schtroumpfs au grand écran depuis 1980. « Nous avons vraiment pensé le scénario en fonction de ceux qui ont connu la série animée et en sont nostalgiques, pas pour leurs enfants de 5 ans. » Mais ces derniers ne sont pas interdits de séjour dans cet univers fantaisiste… qui, au moment du tournage, a donné un peu de fil à retordre aux humains qui y ont goûté – mais pas assez pour avoir les bleus !

Rencontre avec les acteurs

Neil Patrick Harris (Patrick)

« Ma scène la plus compliquée a été celle où les six Schtroumpfs débarquent dans mon bureau. Chacun était représenté par un point d’une couleur différente, ils changeaient de place, je devais les regarder « dans les yeux » et m’adresser au bon. C’était embarrassant… mais moins qu’avant le tournage de la scène, quand Raja, avec des figurines grandeur nature de chaque personnage, à quatre pattes sur le plateau, mimait chaque action et imitait chaque voix », rigole celui qui avoue avoir été impressionné par le résultat, quand il a vraiment vu le film ; et qui s’est senti dans d’assez bonnes mains pour signer pour une suite – si suite il y a !

Jayma Mays (Grace)

« Le plus difficile, pour moi, a été cette scène où je me lie d’amitié avec la Schtroumpfette tout en lui brossant les cheveux. C’était très technique : il fallait que je peigne une chevelure « invisible » tout en mettant l’émotion juste dans mon texte alors je donnais la réplique à une voix, dans mon oreille », se souvient celle qui a une relation « compliquée » avec les Schtroumpfs : « Ma mère les adoraient et m’obligeait à regarder la série animée. Pour la faire sortir de ses gonds, je lui disais à quel point j’aimais Gargamel. Mais dans le fond, j’ai toujours eu un faible pour les Schtroumpfs, bien sûr ! »

Hank Azaria (Gargamel)

« J’avais l’impression de "manipuler" mon visage comme s’il était une marionnette », s’esclaffe celui qui s’est enterré sous les prothèses faciales pour se transformer en Gargamel. Ce n’était qu’un début : « À New York, je me sentais ridicule à me voûter comme lui. Après la première journée, j’ai regardé ce que nous avions tourné… et j’ai compris : je devais être courbé pour donner cet air de personnage animé arrivant dans le « vrai » monde et être crédible en devenant fou furieux à la vue d’un Schtroumpf », continue celui qui a perdu ses (fausses) dents à quelques reprises pendant le tournage : elles étaient moins « dociles » que les chats incarnant Azrael !

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The Smurfs (Les Schtroumpfs) prend l’affiche le 29 juillet.

Les frais de voyage ont été payés par Sony Pictures.