Alors qu'il était placier au Centre national des Arts, à Ottawa, Philippe Falardeau se voyait oeuvrer en politique et non faire carrière à titre de réalisateur cinématographique en lice pour un Oscar.

Quelque deux décennies plus tard, M. Falardeau était de retour dans l'édifice pluridisciplinaire de la capitale fédérale, cette semaine, pour assister à une projection de son film et pour discuter de ce qu'il comptait porter le soir du fameux gala, le dimanche 26 février.

Le tourbillon d'interviews, de séances de placotage et de voyages généré par la sélection de Monsieur Lazhar à titre de finaliste dans la catégorie de meilleur long métrage étranger lui a laissé peu de temps pour choisir le smoking idéal.

Son chandail en coton et ses jeans délavés démontraient clairement qu'il se soucie peu de ce qui différencie «Dolce & Gabbana» de «Gap».

«Je n'ai pas beaucoup de choix, car je dois porter un smoking noir et blanc et un noeud papillon, et ça me stresse beaucoup de devoir trouver le bon tailleur et le smoking approprié. C'est quelque chose que je n'aime pas du tout», confie le cinéaste québécois, qui a grandi de l'autre côté de la rivière des Outaouais, à Gatineau.

Monsieur Lazhar relate l'émouvante histoire de jeunes étudiants montréalais secoués par le suicide de leur professeur et qui sont réconfortés par son remplaçant - un immigrant algérien qui cherche à soulager ses propres blessures émotionnelles.

Le film a fait l'objet d'une projection de gala au Centre national des Arts cette semaine, agrémentée de tapis rouges et de prestigieux invités. Il s'agissait du même édifice où il a travaillé comme placeur, à l'âge de 17 ans.

Et non, M. Falardeau ne s'était jamais vu revenir en ce lieu de la culture, cette fois à titre de sélectionné aux Oscars.

«Lorsque j'étais âgé de 16 et 17 ans et que je travaillais comme placeur, je me concentrais sur mes études et je détenais un deuxième emploi comme guide touristique sur la Colline Parlementaire. C'est quelque chose qui ne me traversait pas l'esprit.»

«J'ai toujours aimé le cinéma et c'est un domaine que j'admirais, comme tout le monde, mais pas quelque chose que j'espérais faire.»