Inspirés par la diction française un brin douteuse du premier ministre canadien Stephen Harper, les réalisateurs Mélanie Ladouceur et François Yo Gourd ont coiffé du titre Érection Canada le documentaire qu'ils consacrent aux 50 ans du Parti rhinocéros.

C'est en effet en 1963 que Paul Ferron et André Goulet ont fondé le Parti rhinocéros en vue d'insuffler un peu de folie et de rire aux campagnes électorales fédérales. Que ce soit durant les élections générales ou partielles, les Rhinos auront été de nombreuses batailles, en dépit d'une pause de 15 ans.

En 101 minutes échevelées, le film rappelle que bien des noms connus, de Charlebois à Michel Rivard, de Chatouille à Louisette Dussault, du Dr Jacques Ferron à Mara Tremblay, ont porté les couleurs du seul parti qui prend la politique par... la corne. En entrevue, François Yo Gourd dit que la vie politique a besoin de cette «irrévérence salutaire».

Q: Peut-on parler ici d'un documentaire?

R: Disons plutôt un documental! C'est tout de même 50 ans d'histoire que nous retraçons ici avec une vraie narration historique [NDLR: et chronologique]. Nous avons alimenté le film de plusieurs éléments d'archives, dont plusieurs extraits du film De défaite en défaite jusqu'à la victoire finale de chez Vidéographe. Nous avons aussi sorti d'autres archives par en dessous de la table!

Q: Quel est le but de ce documentaire?

R: Je dois d'abord dire que ça a été un pur plaisir de le faire. Ce n'est pas tous les jours qu'on célèbre 50 ans de vie politique. Mais il y a tout de même un message derrière notre activité: celui de dire aux gens de voter. Qu'ils votent pour qui ils veulent, mais qu'ils aillent voter. Environ 42 % des gens ne votent pas, ce qui n'a pas de sens.

Q: Parlez-nous de votre travail de réalisateur.

R: Je signe ici mon 11e film! Et c'est mon 6e film au FNC. Je suis «l'amuse» de Claude Chamberlan [NDLR: cofondateur et directeur de la programmation du festival]. Deux de mes films sont sur YouTube.

J'ai aussi eu un film au Festival des films du monde. La sortie d'un de mes films est, dans un sens, un événement. Mais c'est quand même des spectateurs qui sont assis dans une salle et qui regardent un film.

Je crois que ce sont des oeuvres qui font du bien. Nous avons besoin d'un peu de cette folie.

> Mardi 15 octobre, 15 h, au cinéma du Parc.