L'actrice oscarisée Juliette Binoche dit avoir l'impression d'être de nouveau venue au monde au cours des derniers mois. «Je viens de terminer un film, samedi dernier, et je crois qu'au début du tournage, à la fin juillet, j'étais entièrement perdue dans le film parce que... cela m'a permis d'atteindre quelque chose de nouveau, je crois», mentionne-t-elle en entrevue dans le cadre du Festival international de films de Toronto (TIFF).

«Je ne peux le confirmer que lorsque je verrai le film, mais dans mes tripes en tant qu'actrice, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de différent.» Mme Binoche se trouve au festival pour parler de Sils maria, dans lequel elle joue une actrice tentant de s'accrocher à sa jeunesse alors qu'elle en vient à jouer des rôles plus appropriés à son âge. Parmi les autres autres acteurs de ce film écrit et réalisé par Olivier Assayas, on compte Kristen Stewart et Chloe Grace Moretz.

Contrairement à son personnage de Maria dans le film, Mme Binoche dit ne pas s'attacher au passé, préférant plutôt se «transformer». «La vie implique que l'on doive travailler, cela veut dire que vous devez vous faire face et apprendre à avoir une relation avec vous-même, et cela veut dire affronter des difficultés dans certaines relations, certaines informations qui vous concernent», mentionne la Française de 50 ans, qui a remporté un Oscar pour son rôle dans The english patient, et mise en nomination pour Chocolat. Elle a aussi remporté le César de la meilleure actrice pour Three colors: Blue.

«La seule façon pour moi de rester jeune est d'abandonner la jeunesse. Vous ne pouvez pas vous accrocher au passé. Vous ne pouvez pas tenter d'être jeune quand vous ne l'êtes plus. Mais la jeunesse est en soi.»

Pour l'actrice, sa «renaissance» est survenue alors qu'elle tournait récemment dans le premier long-métrage de Piero Messina, The Waiting. Elle y joue une mère qui ne peut dire la vérité sur l'accident d'auto de son fils et commence plutôt à se convaincre qu'il reviendra.

«J'ai aimé le script et son premier court-métrage, alors j'étais très excitée de travailler avec lui, dit-elle. Je crois qu'il sera certainement l'un des meilleurs réalisateurs italiens. C'est du moins l'impression qui prévaut. J'ai ressenti cela sur le plateau.»

Le projet lui a fourni le genre de défis dont elle a besoin pour continuer sa propre transformation, ajoute-t-elle. «Jouer est vraiment une exploration du genre humain, de ce qui se produit dans la vie des gens, et cela a toujours été, pour moi, un outil de savoir, d'une certaine façon, en plus de me donner, de partager et de participer à ce monde.»

Le TIFF se poursuit jusqu'au 14 septembre.