Vengeance, morts, explosions... Présenté mercredi en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, le film Les oiseaux de passage raconte l'essor d'un réseau de narcotrafiquants dans une tribu au nord de la Colombie, en mêlant codes du film d'action et exploration du monde indigène.

Le film de Ciro Guerra (L'étreinte du serpent, nommé pour les Oscars en 2016) et de Cristina Gallego montre les débuts du trafic de marijuana dans les années 70, et comment ce commerce va gangrener l'univers des Wayuu, la principale communauté indigène du pays.

En plus de deux heures, le film - se déroulant sur une douzaine d'années - montre le délitement de cette communauté habitant dans le désert et aux traditions fortement ancrées.

«Nous voulions parler du trafic de drogue sans glorifier les criminels, en parlant de ce qui est arrivé à ce pays, de tout ce qui a été détruit», a expliqué à l'AFP Cristina Gallego.

Une ambition mêlée à la volonté de parler des peuples originaires de l'Amérique latine.

Le film se concentre sur le personnage de Rafa, qui va se lancer dans le trafic de drogue à destination des touristes américains avant de passer à plus grande échelle.

Avec son titre de mauvaise augure, Les oiseaux de passage s'inspire à la fois des films de gangsters, des westerns, de la tragédie grecque et de l'univers de Gabriel Garcia Marquez (Cent ans de solitude), a expliqué le cinéaste à l'AFP.

La 50e Quinzaine des réalisateurs s'annonce très hispanisante avec plusieurs films espagnols et latinos, comme Carmen y Lola, l'histoire d'amour entre femmes dans le milieu gitan d'Arantxa Echevarria, Buy me a gun de Julio Hernandez Cordon ou encore Petra de Jaime Rosales.