«Good morning!» Elle arrive, débordante d'énergie, quelques minutes après le début de l'entrevue avec les réalisatrices Delphine et Muriel Coulin, de passage au festival Cinemania pour présenter leur film Voir du pays.

Actrice, chanteuse, militante, pacifiste, enjouée, Soko, alias Stéphanie Sokolinski, taquine Muriel pour son choix de vêtements (sobres) du jour. «Toi, t'es binaire», lance-t-elle avant de verser dans l'autodérision en parlant de son propre béret. «Je suis le cliché de la petite actrice française qui vient avec son pompon sur la tête.»

Vedette, on l'aura compris, du film des frangines Coulin, Soko l'est aussi de La danseuse, oeuvre de Stéphanie Di Giusto également présentée à Cinemania.

Dans les deux cas, ces films, qui sortiront dans nos salles dans les prochains mois, ont été présentés à Cannes (Un certain regard) en mai dernier.

Soko, interprète de Marine

Dans Voir du pays, Soko interprète Marine, soldate revenant d'Afghanistan avec arrêt de trois jours dans un cinq étoiles de Chypre qui sert de sas de décompression. Aussi bien dire un sas de désillusion, tant elle affronte la colère et le machisme de ses collègues masculins.

«J'avais adoré 17 filles, le premier film de Delphine et Muriel. Et elles me sont arrivées avec cette proposition super forte qui m'amène dans un univers étranger. Du coup, c'était un défi énorme de découvrir ce milieu qui ne m'est pas familier, moi qui suis antiguerre. De jouer dans le film m'a fait comprendre l'attrait de ce genre de carrière lorsqu'on est jeune et qu'on vient d'une petite ville où il n'y a pas beaucoup d'opportunités. Quand on est si jeune et qu'on nous vend ce genre de rêve de liberté, de voyage et de servir son pays, on ne pense pas forcément à la guerre, aux bombes ou aux risques de mort.»

Soko, interprète de Loïe Fuller

Film historique et biographique, La danseuse est inspiré de la vie de Loïe Fuller, chorégraphe avant-gardiste qui, au début du XXe siècle, a dû jouer du coude pour faire accepter ses idées de modernité en matière de danse, de costumes et d'éclairages scéniques.

L'actrice sentait-elle une responsabilité particulière à incarner un personnage historique? «Oui. Elle était énorme! Tous les jours, chaque fois que je dansais, je me disais qu'elle devait être absolument fière de moi. Loïe Fuller a toujours détesté ses imitatrices. J'avais donc vraiment envie de lui rendre hommage.»

SOoko, la chanteuse

En 2007, quelques années après ses débuts d'actrice, Soko autoproduisait un EP, Not SoKute, dont le tube I'll Kill Her racontait de façon ludique l'histoire d'amour d'une jeune femme abruptement détruite par l'arrivée d'une rivale. Deux autres disques ont suivi. «Je prépare un troisième album et j'adorerais venir le présenter ici», dit celle qui n'a jamais donné de spectacle à Montréal.

Elle est d'ailleurs avec la même maison de disques (Because Music) que Christine and the Queens, venue récemment à Montréal.

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Voir du pays, ce soir, 18 h, à l'Impérial

La danseuse, ce soir, 15 h 45, à l'Impérial

PHOTO FOURNIE PAR CINEMANIA

Ariane Labed et Soko dans une scène de Voir du pays, de Delphine et Muriel Coulin

PHOTO FOURNIE PAR CINEMANIA

Soko prête ses traits à la chorégraphe Loïe Fuller dans La danseuse, de Stéphanie Di Giusto.