Puisque le long métrage Paul à Québec est le film d'ouverture du 5e Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ), le choix du comédien François Létourneau (interprète de Paul) comme porte-parole de l'événement est logique dans les circonstances. Mais l'association ne s'arrête pas là.

« Comme mon personnage, ma blonde et moi sommes ensemble depuis 20 ans, nous avons un enfant et ma belle-famille réside à Québec », dit le comédien qui est, on l'aura deviné, originaire de la Vieille Capitale.

À titre de porte-parole, ce dernier sera des plus actifs au cours de l'événement qui aura lieu du 16 au 27 septembre. En plus de participer à la soirée d'ouverture avec toute l'équipe du film signé François Bouvier, il animera le gala (quelle belle idée !) de la remise de prix, le 23 septembre, il présentera aux festivaliers deux films coups de coeur (Manhattan de Woody Allen et Tootsie de Sydney Pollack) et sera d'une rencontre entre jeunes créateurs et mentors de l'industrie.

« Ce qui me plaît dans ce festival est qu'il ramène le cinéma dans la ville. » - François Létourneau

« Il n'y a plus de cinéma dans le coeur de la ville, dit le comédien en entrevue. Pour voir des films, il faut aller en banlieue. De plus, on pourra y voir des films populaires et d'autres plus nichés, qui ne seront jamais distribués au Québec. Et ils sont présentés en version originale ! »

Adolescent, M. Létourneau a nourri sa passion du cinéma dans les salles de la région. « J'ai vécu mes plus grandes émotions cinématographiques à Québec, au cinéma Sainte-Foy. Je repense au moment où j'ai vu Aliens de James Cameron. J'avais 13 ans et, depuis, je crois ne plus jamais avoir tripé autant dans une salle de cinéma. »

Cinéma indépendant

Cofondateur de l'événement et directeur de la programmation, Olivier Bilodeau a de son côté toutes les raisons de se réjouir de la présence du cinéma québécois dans sa programmation. « Nous avons les trois gros films de l'automne », dit-il en nommant Paul à Québec ainsi que Ville-Marie de Guy Édoin (en première québécoise) et Guibord s'en va-t-en guerre de Philippe Falardeau. Ces deux derniers films font partie des huit oeuvres inscrites dans la compétition des longs métrages.

« Les six autres films de cette catégorie n'ont pas encore trouvé de distributeur au Canada et ce n'est pas un hasard, dit M. Bilodeau. Notre but est de mettre l'accent sur le cinéma indépendant, avoir un cinéma vrai, réaliste et capable de rejoindre les gens. »

Un exemple ? Bob and the Trees, film américain de Diego Ongaro, grand gagnant du festival de Karlovy Vary. Ou encore Grandma, film de Paul Weitz (American Pie) avec Marcia Gay Harden, projeté en fermeture du festival de Sundance. À noter aussi que le Pasolini d'Abel Ferrara, qui avait beaucoup fait parler à Venise l'an dernier, est de la programmation.

Au total, on compte quelque 200 films, dont 45 longs métrages, ce qui permet de laisser au festival une dimension humaine, dit M. Bilodeau. « Tous les films sont présentés en programme double, à savoir qu'un court métrage précédera la présentation d'un long. Il y aura aussi des documentaires tels Le fleuve Saint-Laurent, ses îles, ses îliens, un film réalisé par la Belge Murielle Decarpenterie qui nous propose un regard différent sur notre cours d'eau. »

Si le FCVQ veut mettre le cinéma indépendant au premier plan, il se veut tout de même un événement populaire, festif et près des gens, dit son directeur de la programmation. « C'est pour cela que nous transformons en salles de cinéma des endroits (Palais Montcalm, cabaret du Capitole) qui ont d'ordinaire une autre vocation », dit M. Bilodeau. S'ajoutent aussi la salle du théâtre Les Gros Becs, le cinéma Cartier et le Cercle dans la Basse-Ville.

Cette cinquième édition comprendra plusieurs événements spéciaux, dont une projection gratuite de la trilogie Retour vers le futur sur la place d'Youville, un hommage à Denys Arcand et une rétrospective Matthew Rankin.