L'histoire: C'est l'adaptation du roman de Romain Gary dans lequel il raconte sa relation intense avec sa mère, de son enfance difficile en Pologne jusqu'à l'âge adulte en France, pendant la Seconde Guerre mondiale.

C'est un écrin somptueux qu'offre le réalisateur Éric Barbier à La promesse de l'aube de Romain Gary, probablement l'un des livres les plus émouvants jamais écrits sur l'amour d'un fils pour sa mère.

On retrouve ici les reconstitutions à grand déploiement des films d'époque français, une direction photo extrêmement soigné, et un respect sincère du roman, peut-être même trop. Trop comme l'est Nina (Charlotte Gainsbourg, étonnante dans un contre-emploi) dans ses rêves fous et son admiration de la France.

Ce qu'on apprécie est cette façon de souligner à quel point le jeune Romain (Pierre Niney, toujours angoissé, et on le comprend) passe son temps à se sentir contrarié dans son désir désespéré de réussir comme sa mère le voudrait, afin de lui offrir une revanche sur son destin broyé.

Et la barre est haut placée. Trop haut. Parce que Nina veut faire de son fils un impossible héros de roman, alors que l'enfant (joué par Pawel Puchalski) n'a pas encore les moyens d'y parvenir. Et c'est par l'écriture que lui en fera, de son côté, une grande héroïne - tout en tentant de devenir musicien, écrivain, figure de la résistance, aviateur...

Cet amour fusionnel est terrible, parce qu'il est tout aussi sublime qu'étouffant. Barbier mélange des éléments biographiques réels de Gary à la vision romancée de l'écrivain sur sa propre vie, prenant le parti de ce dernier en utilisant une narration à même le texte du roman. Ceux qui ne l'ont pas lu devront sortir les mouchoirs, car la finale est un crève-coeur dont on ne se remet pas.

* * * 1/2

La promesse de l'aube. Drame d'Éric Barbier. Avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Pawel Puchalski. 2 h 10.

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Image fournie par AZ Films

La promesse de l'aube