Trois mois et demi plus tard, Noël a repris ses aises, hier soir, à l'occasion du tournage du film Le colis, au restaurant Garden China, chemin de la Canardière, où la réalisatrice Gaël D'Ynglemare a planté une partie du décor de son premier long métrage.

Sous un crachin printanier, la réalisatrice de 36 ans a dirigé en début de soirée une scène extérieure, où un petit courrier criblé de dettes (Emmanuel Bilodeau) voit son véhicule saisi par un policier montréalais (l'humoriste François Léveillée).

«Y'en a donc ben des cadeaux. Y'en a peut-être un pour la police. Qu'est-ce que t'en penses, Jade?», glisse Emmanuel Bilodeau, alors qu'il répète une scène avec la jeune Alice Morel-Michaud, 10 ans.

Toute l'équipe devait passer la nuit entière au restaurant, arborant pour l'occasion sapins artificiels et décorations des Fêtes. «On est prêts pour une nuit blanche...» lance la cinéaste, qui voit son rêve professionnel devenir réalité.

 

Le colis raconte la dégringolade sociale, «à la fois drôle et touchante», de deux hommes, Michel (Bilodeau) et Jacques (Gildor Roy), un joueur compulsif. «Je me permets de porter un regard de femme sur les hommes d'ici, leur oppression par la réussite. Les gars en ont beaucoup sur les épaules», glisse la cinéaste et scénariste entre deux directives à ses techniciens.

Produit par Sonia Despars et Yves Fortin, de la firme Thalie de Québec, Le colis bénéficie d'un budget de 1,8 million $. Après le refus de financement de la Sodec, il a fallu retrancher cinq jours à l'horaire. Au total, ce sont 20 jours de tournage qui auront lieu à Québec et quatre à Montréal. Ces jours-ci et plus tard, en juillet et en août.

Le tournage se poursuivra dans les prochains jours sur la 3e Avenue à Limoilou, dans une maison cossue près de la route du parc des Laurentides, au Bistrot Les Bossus, rue Saint-Joseph, à la résidence du Faubourg Giffard et dans le quartier Lebourgneuf.