Quatre longs métrages québécois doivent prendre l'affiche en mars. Trois d'entre eux mettent en vedette Théodore Pellerin! Le jeune acteur de 20 ans, révélé à la télévision dans les séries 30 vies et Med, sera propulsé à l'avant-scène en 2018. Et pas seulement au Québec.

On le verra en mars dans les films des réalisateurs Samuel Matteau (Ailleurs, présenté au plus récent Festival de cinéma de la ville de Québec), Jeanne Leblanc (Isla Blanca, avec Charlotte Aubin et Luc Picard) et Sophie Dupuis (Chien de garde, avec Jean-Simon Leduc et Maude Guérin).

Il sera aussi de la distribution du long métrage canadien Never Steady, Never Still de Kathleen Hepburn, nommé dans les catégories de pointe des prix Écrans canadiens cette semaine. Ce film lui a en outre valu d'être le seul Québécois sélectionné parmi les «Rising Stars» (vedettes montantes) du Festival international du film de Toronto, en septembre.

À l'automne, Théodore Pellerin fera par ailleurs une première incursion au cinéma américain grâce au film Boy Erased de Joel Edgerton, aux côtés de Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe et Xavier Dolan. Et cette semaine, il s'installait pour un mois et demi à Los Angeles, où il a décroché un rôle dans la deuxième saison de la populaire série de Netflix The OA.

Il y a quelques années pourtant, il ne maîtrisait pas la langue de Reed Hastings.

«Je ne parlais pas vraiment l'anglais. Je me débrouillais, mais je n'étais pas vraiment capable de lire un livre ou d'avoir une conversation soutenue. Le bassin d'histoires et de personnages auquel on a accès se multiplie lorsqu'on maîtrise l'anglais.»

Il y a deux ans, la cinéaste vancouvéroise Kathleen Hepburn lui a fait parvenir le scénario de Never Steady, Never Still, qui l'a bouleversé.

«Je voulais le rôle. Alors je me suis payé un billet pour Vancouver afin de faire l'audition en personne, plutôt que de seulement envoyer une vidéo. J'y suis allé deux jours. Je me suis trouvé mauvais en audition! J'ai su un mois plus tard que j'avais le rôle. J'ai travaillé pendant un mois avec une coach pour perfectionner mon anglais juste avant le tournage. J'étais très angoissé. J'avais peur de gâcher le film!»

Autodidacte

Le film a été très bien reçu au TIFF - il a été présenté mercredi au Centre PHI dans le cadre de la sélection «Canada's Top 10» du Festival -, et les effets sur la carrière de Théodore Pellerin se sont aussitôt fait sentir.

Le jeune comédien a désormais un agent à Los Angeles et il poursuit son perfectionnement de l'anglais et du jeu. Il a notamment étudié le théâtre pendant un mois et demi à New York. Une formation continue pour cet autodidacte, qui a débuté dans le métier à 16 ans en étant coaché par Johanne-Marie Tremblay.

Rêve-t-il de faire carrière aux États-Unis? «J'ai comme projet de ne pas faire carrière dans un lieu!», répond-il du tac au tac, même s'il reçoit parfois deux ou trois scénarios américains par semaine. «J'aime l'idée de ne pas appartenir à un endroit. Ce n'est pas important pour moi.»

«J'ai envie de travailler avec des gens qui m'intéressent, que ce soit au Québec, aux États-Unis ou en France éventuellement. Même s'il faut faire des choix ! Ce qui est angoissant parfois.»

Le comédien a commencé à faire du théâtre à 12 ans à l'école secondaire Robert-Gravel, dans le Plateau-Mont-Royal. C'est un enfant de la balle, en quelque sorte, qui a été élevé dans une famille artistique. Il est le fils de la chorégraphe Marie Chouinard et du peintre Denis Pellerin. Est-ce qu'être «le fils de» lui pèse? 

«Je suis très fier de mes parents. Ce sont des artistes que j'admire, dit-il. Si mes parents étaient des acteurs ou dans un métier du cinéma, peut-être que ça me dérangerait plus ou qu'il y aurait plus de comparaisons. Mais on est tellement dans des sphères différentes...»

Avec son physique élancé et son visage mystérieux - il a de grands yeux en amande -, Pellerin peut encore jouer les adolescents (notamment dans Genèse, le prochain film de Philippe Lesage, avec lequel il a tourné Les démons). Il a incarné l'an dernier un garçon de 13 ans dans la pièce Yen d'Anna Jordan, à la Licorne, où l'intensité de son jeu a été saluée par la critique. En revanche, son discours empreint de sagesse est bien celui d'un artiste entré de plain-pied dans le monde adulte. Prêt à prendre son élan, au bout du tremplin.

On pourra voir Théodore Pellerin au cinéma dans Isla Blanca (le 2 mars), Chien de garde (le 9 mars) et Ailleurs (le 16 mars).