À seulement 32 ans, Charles-Olivier Michaud tourne son quatrième long métrage, One Square Mile, avec Kim Basinger et Richard Jenkins. Nous l'avons joint par téléphone sur le plateau, à Seattle.

Lorsque les médias ont annoncé que Charles-Olivier Michaud dirigerait Kim Basinger dans son film One Square Mile, il a tout de suite commencé à recevoir des courriels et des textos envieux.

«J'ai tellement reçu de messages! dit-il en s'esclaffant. Des amis me disaient: «Embrasse Kim Basinger pour moi! Plus jeune, c'était mon fantasme!» C'était très drôle. Beaucoup évoquent son rôle dans 9 1/2 Weeks. Je suis trop jeune pour me souvenir de ce film! Pour moi, Kim Basinger, c'est d'abord son personnage (Lynn Bracken) dans L.A. Confidential pour lequel elle a remporté un Oscar. J'étais adolescent et je la trouvais renversante.»

À 32 ans, Michaud vit, dort, mange et respire pour le cinéma. Il en parle avec fébrilité. Il regarde un film par jour. Et il veut tourner. Beaucoup. En trois ans, il compte trois films à son actif: Snow and Ashes, Sur le rythme et Exil, qu'on verra en mars 2013. Pour One Square Mile, son premier opus américain, le jeune loup se retrouve avec une distribution impressionnante.

Outre Mme Basinger, on y retrouve Richard Jenkins (Six Feet Under), Cam Gigandet (The O.C., Easy A), Kelly Blatz, Rhys Coiro (Entourage, 24) et Analeigh Tipton (Crazy, Stupid, Love). Le réalisateur québécois exprime une admiration débordante pour chacun d'entre eux. «Dès la première prise, c'est bon, lance-t-il. Ce qui nous donne le temps par la suite d'entrer dans les détails. J'apprends beaucoup aux côtés de ces comédiens. Au début, j'étais intimidé, mais ils ne se prennent pas pour d'autres et me proposent des choses incroyables.»

Il qualifie Richard Jenkins de cool dude. «On échange, on analyse les scènes. Richard sait que j'aime les histoires croustillantes de coulisses de plateau et il en a plein à me raconter», lance-t-il.

Kelly Blatz a quant à lui un «côté très sombre, très dur» qui colle au scénario et a accroché Michaud. Quant à Analeigh Tipton, elle est «magnifique». «Elle apporte le côté lumineux au film. Cette comédienne va aller loin.»

Un noyau québécois

Campé dans un quartier défavorisé de Seattle, One Square Mile raconte l'histoire de Drew (Blatz), jeune tête brûlée qui est prise en charge par Coleman (Jenkins), ex-entraîneur reclus.

«Coleman passe ses journées à rafistoler un vieux rafiot. C'est son projet de vie, lance M. Michaud. On capte donc plusieurs scènes dans le port. Il y a beaucoup de métal, de rouille, de filets de pêche empilés. Ça donne de belles textures.»

Dans le rôle de Claire, mère de Drew, Kim Basinger a une dizaine de jours de tournage. Gigandet joue son autre fils. Dans cette famille écorchée, chacun a des démons à combattre.

«Lorsque mon producteur m'a demandé qui je voyais pour Claire, j'ai dit Kim Basinger. Ni lui ni moi n'y croyions, mais nous lui avons envoyé le scénario. Puis je lui ai envoyé une lettre et une copie de Snow and Ashes. Elle a demandé à me rencontrer, ce que j'ai fait à Los Angeles. Or, Mme Basinger est une cinéphile comme moi. Elle a vu des films que je croyais être le seul à avoir vus!»

Michaud apporte aussi une touche québécoise à son film. Il travaille de nouveau avec Jean-François Lord, directeur photo de tous ses films. La musique est signée Michel Corriveau et le montage est confié à Élizabeth Tremblay, prix Jutra pour le montage de Snow and Ashes. De plus, la postproduction se fera chez Vision Globale, à Montréal.

One Square Mile devrait sortir à l'été 2013.