Elles avaient le coeur léger et le sourire aux lèvres, ces centaines de personnes réunies hier soir à Montréal, plus précisément au Théâtre Outremont, pour assister à la première mondiale de Paul à Québec, long métrage de François Bouvier inspiré de la bande dessinée de Michel Rabagliati.

Bien sûr, une bonne partie des invités et des spectateurs avaient lu l'oeuvre écrite et savaient, somme toute, à quoi s'attendre devant cette tendre histoire d'un homme en fin de vie autour duquel se rassemble une famille aimante.

Mais il faut aussi dire que l'oeuvre, dont la sortie en salle aura lieu le 18 septembre, est déjà auréolée d'une rumeur très favorable.

Solide, la distribution était rassemblée au complet sur le tapis rouge, à commencer par les interprètes des principaux personnages, à savoir François Létourneau (Paul), Gilbert Sicotte (Roland), Louise Portal (Lisette) et Julie Le Breton (Lucie).

Nombreux étaient les membres de la communauté artistique venus assister à cette première très décontractée. On y a vu, frôlé, salué les Rémy Girard, Kim Thúy, Ken Scott, Jean-François Rivard (réalisateur de Série noire), Vincent-Guillaume Otis ou encore Karine Fortin et Benoît McGinnis.

Caroline Dhavernas, avec qui nous nous sommes entretenu quelques instants, était d'autant plus fébrile d'assister à la représentation qu'elle est une fan inconditionnelle du bédéiste Rabagliati et de son alter ego Paul.

«Je fais pratiquement la file devant une librairie lorsqu'un nouvel album est publié, dit-elle. Ce qui me touche dans son travail est la façon dont il parle de notre ville, de notre culture», dit la comédienne.

Croisé à l'Outremont, le jeune acteur Lou-Pascal Tremblay, vu dans Aurélie Laflamme - Les pieds sur terre, a confié à La Presse que pour cette première, le cinéaste François Bouvier avait convié tous les acteurs principaux de la série jeunesse Jérémie, présentée sur les ondes de VRAK et dont il assume la réalisation.

À bout de coeur

Avant la présentation du long métrage, les producteurs André Rouleau (Caramel Films) ainsi que le tandem Karine Vanasse/Nathalie Brigitte Bustos (les Productrices associées) ont souhaité la bienvenue au public, multipliant les coups de chapeau à MM. Rabagliati et Bouvier ainsi qu'aux membres de la production et même leurs familles. Car, comme le disait Mme Bustos, ce film est d'abord une histoire de famille.

Karine Vanasse a eu des mots particulièrement chaleureux à l'endroit de François Bouvier, qui, a-t-elle lancé, a tenu le projet non seulement à bout de bras, mais aussi à bout de coeur au cours des cinq années nécessaires pour le mener à terme. Bouvier, a-t-elle dit, a su apporter à la fois précision, douceur et un «langage cinématographique tout en finesse» à l'oeuvre.

La présentation d'un film québécois en première à l'Outremont constituerait, selon le distributeur Remstar, une première. L'idée vient de Gilbert Sicotte, un proche du comédien Raymond Cloutier, administrateur de l'endroit. En faisant l'éloge de cette idée, le producteur André Rouleau s'est dit d'autant plus réjoui qu'il a vécu ses premières grandes émotions du septième art quand, adolescent, il venait voir des films de Buster Keaton à l'Outremont.

Michel Rabagliati a dit un mot au public à la suite de la projection. L'heure de tombée ne nous a pas permis d'être présent. Mais l'auteur de la bande dessinée a déjà dit qu'il aimait beaucoup le film. L'histoire de Paul à Québec est, rappelons-le, inspirée à 100% de la vie du bédéiste dont le beau-père a succombé à un cancer. D'ailleurs, toute la belle-famille de M. Rabagliati avait été invitée pour cette occasion très spéciale.