Malgré l'atmosphère nostalgique d'un presbytère du quartier Centre-Sud (qui sert de décor pour un vieux manoir), les mots «lumière» et «espoir» revenaient constamment dans la bouche des membres de l'équipe du film Le relampeur. Visite de plateau.

Premier long métrage de Martin Talbot (qui a réalisé entre autres les deux dernières saisons des Parent), Le relampeur se veut une oeuvre dans la lignée d'Amélie Poulain: un film rempli de fantaisie et porteur d'espoir.

Le relampeur raconte l'histoire d'Henri (Victor Andrés Trelles Turgeon), un jeune homme qui a un curieux boulot: remplacer des ampoules brûlées et entretenir des luminaires dans les édifices publics.

Orphelin élevé dans un couvent par des soeurs, Henri va devoir faire face au monde réel, à une époque intemporelle (croisement des années 50, 60 et 70). Bien que très solitaire, Henri croit avoir le don de rallumer les âmes éteintes... Il en rencontrera plusieurs sur son chemin.

Un réalisateur «plein d'imagination»

Dans le cadre d'une émission sur les métiers inusités, Martin Talbot a appris qu'un relampeur travaille depuis longtemps à changer les ampoules des 44 étages de la Place Ville-Marie. «J'ai trouvé que c'était une excellente amorce pour un scénario, dit-il entre deux prises. Et j'ai imaginé la vie de cet homme-là dans mon univers.»

«Martin est un réalisateur qui a énormément de rigueur et de talent, mais aussi beaucoup d'humour et d'imagination, affirme la productrice des Parent, Marleen Beaulieu, jointe au téléphone. J'ai pris un risque en l'engageant pour Les Parent, car il n'avait pas fait de télésérie. Or, j'ai été convaincue quand j'ai regardé ses courts métrages. Et je suis super heureuse du résultat!»

De son côté, le cinéaste se dit particulièrement fier du comédien qui va interpréter le premier rôle. «Dans Henri, il y a un peu de Jacques Tati, un peu de Peter Sellers, un peu de l'univers du mime et du cinéma muet. Il faut donc un acteur qui peut exprimer plein de choses avec ses yeux, son visage, sa physionomie... Et Victor a su mettre le doigt sur le personnage!»

Pas ténébreux dans la vie

Victor Andrés Trelles Turgeon ne cache pas qu'avant Henri, on lui a plutôt confié des personnages ténébreux et introvertis (son rôle dans Le torrent en est une parfaite illustration), parce qu'il a la gueule de l'emploi.

«Mais dans la vie, je suis tout sauf dans la noirceur, dit l'acteur. Je suis un mélange de Henri et de Fernando» (son personnage dans la minisérie La marraine, qui sera à l'antenne de Séries+ l'hiver prochain).

Omniprésente ces temps-ci (deux tournages et trois sorties de films en quelques mois!), Sophie Desmarais incarne une guichetière d'un cinéma érotique qui allumera probablement le candide Henri.

«Ce qui m'a plu dans le scénario de Martin, c'est qu'il y a quelque chose d'à la fois magique et mystérieux dans son univers, a confié la comédienne. C'est un récit lumineux, qui fait du bien.»

Dans la distribution, on retrouve Marcel Sabourin, alias M. Binot, un retraité qui vit isolé dans son manoir, occupé à écrire ses mémoires. Le vieil homme va se lier d'amitié avec Henri. Michel Perron joue Maurice, propriétaire de la boutique Le génie de la lampe. Monique Spaziani et Jean-Pierre Bergeron sont aussi du tournage.

Produit par Christian Larouche (Christal Films), Le relampeur est doté d'un budget de 4 millions et son tournage prendra fin le 22 août. Le film sortira l'an prochain.

Ils ont dit

«En novembre, je retourne en France pour y développer des projets de cinéma avec mon agent. Lors d'un séjour en janvier dernier, j'ai rencontré huit directeurs de casting en une semaine! Mon agent m'a confié qu'il ne pouvait en faire autant avec des comédiens français! (...) Les interprètes québécois ont très bonne réputation en France.» - Sophie Desmarais

«Même si le rôle est très différent, mes expériences avec Micheline Lanctôt (Pour l'amour de Dieu) et Simon Lavoie (Le torrent) m'ont servi pour joueur Henri. Je suis arrivé sur le plateau très préparé. Pour moi, un premier rôle, ça ne sert pas à nourrir mon ego. Je suis au service d'une histoire, d'un auteur, d'une équipe.» - Victor Andrés Trelles Turgeon

«Je suis l'acteur québécois qui a joué dans le plus grand nombre de films en salle, tous genres et tous rôles confondus: 65 films!J'ai voulu faire du cinéma toute ma vie. C'est ce que j'ai fait et c'est ce que je fais encore.» - Marcel Sabourin

Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Sophie Desmarais