Le producteur torontois J. Miles Dale se sent «en extase» à la suite de la victoire de The Shape of Water (La forme de l'eau) aux Oscars, et il n'est aucunement fâché d'avoir vu son discours être interrompu par de la musique.

Le Canadien a remporté l'Oscar du meilleur film, dimanche, au côté du réalisateur Guillermo del Toro.

Après le discours du cinéaste sur scène, J. Miles Dale a tenté de faire ses remerciements, mais il a été enterré par la musique.

Il a toutefois réussi à glisser quelques bons mots pour le réalisateur lorsque l'animateur Jimmy Kimmel l'a approché pour lui demander ce qu'il voulait dire.

En entrevue à La Presse canadienne après la cérémonie, le producteur de 57 ans a assuré qu'il ne s'en faisait pas outre mesure, puisque «Guillermo a dit la majorité (de ce qu'il y avait à dire)» et que tout le monde a pu être remercié.

Il ajoute qu'il a déjà remercié tous ceux qui devaient l'être et que «les 220 millions d'autres personnes importent peu».

Il s'agissait d'un premier Oscar pour J. Miles Dale, qui avait déjà travaillé avec Guillermo del Toro sur le film Mama, en 2013, et sur la série dramatique d'horreur The Strain.

The Shape of Water était le favori de la soirée, avec 13 nominations. Le long métrage est finalement reparti avec quatre prix: meilleur film, meilleurs décors, meilleure trame sonore et meilleure réalisation.

Sally Hawkins y est en vedette dans la peau d'une femme d'entretien muette de Baltimore, qui tombe amoureuse d'une créature amphibie interprétée par Doug Jones pendant la guerre froide.

Le film a été tourné à Hamilton et Toronto avec une équipe largement canadienne.

«Je suis en extase, euphorique, nous sommes incroyablement heureux et fiers et surpris et sous le choc», a lancé le producteur.

En coulisses après la soirée, il a affirmé qu'il s'agissait d'un moment important pour l'industrie du cinéma à Toronto.

«Nous sommes très fiers du talent canadien», a-t-il déclaré.

Guillermo del Toro avait lui aussi de bons mots à dire pour les artisans canadiens.

«J'y travaille depuis plus de la moitié d'une décennie, de façon continue, et nous voulions montrer le talent (...) et créer un film où nous ne faisons pas qu'utiliser un rabais avant de quitter rapidement, vous savez. Nous y allons pour utiliser le talent, il faut utiliser le talent artistique.»