Qui sont les jeunes talents à suivre en 2017 en cinéma? La cinéaste Anne Émond, qui lancera son troisième long métrage Nelly, drame biographique librement inspiré de la vie de l'écrivaine Nelly Arcan, le 20 janvier, nous parle de quatre artistes et deux maisons de production prometteurs.

Sophie Dupuis, réalisatrice

Sophie Dupuis terminait il y a quelques jours le tournage de son premier long métrage intitulé Chien de garde (à l'origine Toujours ensemble). Mettant en vedette Marjo, l'oeuvre raconte l'histoire d'une famille toxique dont deux enfants frayent avec le monde de la drogue. «Sophie a fait plusieurs courts métrages qui ont bien marché. J'avais hâte qu'elle fasse son premier long car dans tous ses courts métrages, on retrouve une belle sensibilité, dit Anne Émond. Elle a une façon de travailler avec les acteurs qui est super naturelle.»

Hany Ouichou, producteur

Président de la maison de production Art & Essai, Hany Ouichou a connu une spectaculaire année 2016. «Il a produit Mutants, d'Alexandre Dostie, qui a remporté le prix du meilleur court métrage canadien au TIFF. Il a aussi produit le long métrage Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau de Mathieu Denis et Simon Lavoie [meilleur film canadien au TIFF] et Prank de Vincent Biron [lancé à la Mostra de Venise]. En plus, au TIFF, il a remporté le prix du producteur émergent de l'année. Il a le vent dans les voiles.»

Charlotte Aubin, comédienne

«C'est une jeune actrice magnifique qui, très jeune, a tourné dans le film Roméo et Juliette d'Yves Desgagnés. Depuis, on l'a revue à plusieurs occasions. Elle possède un éventail de jeu qui est très grand. Elle peut interpréter une jeune première angélique et se transformer ensuite en fille dangereuse et inquiétante.» Charlotte Aubin, qu'on a vue dans L'échappée et Blue Moon à la télévision, est de la distribution du film Ça sent la coupe de Patrice Sauvé, qui ouvrira les prochains Rendez-vous du cinéma québécois.

Zaynê Akyol, réalisatrice

La jeune cinéaste Zaynê Akyol a bien fait parler d'elle aux récentes Rencontres internationales du documentaire de Montréal avec son film Gulîstan, terre de roses, qui a fait salle comble et a remporté le prix du meilleur espoir Québec/Canada. L'oeuvre porte sur les combattantes du PKK au Kurdistan, où la cinéaste s'apprête d'ailleurs à retourner. Anne Émond fait partie de ceux qui admirent son travail. «Son cran m'impressionne, dit-elle. C'est une fille qui a du chien et qui est prête à beaucoup de choses pour faire ses films et pour l'art. C'est une femme engagée.»

Colonelle Films et Voyelles Films, maisons de production

Enfin, Anne Émond n'a que de bons mots pour Colonelle Films et Voyelles Films, deux boîtes de production vouées à faire connaître les cinéastes de la relève. Dirigée par Ménaïc Raoul et Gabrielle Tougas-Fréchette, Voyelles Films a, entre autres, produit le court métrage Avec Jeff, à moto de Marie-Ève Juste, qui est allé à Cannes, et le long métrage Le coeur de madame Sabali de Ryan McKenna. Chez Colonelle Films, une équipe de quatre jeunes femmes (Geneviève Dulude-De Celles, Sarah Mannering, Fanny Drew et Andrée-Anne Roussel) voit à la production et à la réalisation de plusieurs projets de courts et longs métrages de fiction et documentaires.