Un groupe de 25 membres de l'Académie des arts et sciences du cinéma d'origine asiatique, dont le réalisateur Ang Lee ou l'acteur de Star Trek George Takei, se sont plaints de blagues «racistes» lors de la cérémonie des Oscars fin février.

Cette cérémonie était présentée par l'humoriste Chris Rock, qui a effectué de nombreuses références comiques au manque de diversité, puisque pour la deuxième année consécutive aucun acteur ou actrice de couleur n'avaient été retenus.

Mais plusieurs de ses blagues sont mal passées, notamment celle où il a présenté deux jeunes garçons d'origine asiatique comme les comptables de l'Académie, ou une autre avec Sacha Baron Cohen sur la virilité des hommes asiatiques.

«Nous aimerions savoir comment de telles sketchs si offensants et inélégants ont pu se produire», note le groupe dans une lettre à l'Académie.

Celle-ci est notamment cosignée par une personnalité de poids, Ang Lee, lui-même vainqueur de deux Oscars de meilleur réalisateur pour Brokeback Mountain (2005) et Life of Pi (2012). Il avait aussi remporté l'Oscar du meilleur film étranger pour Crouching Tiger, Hidden Dragon (2000).

Le groupe a fait part de sa «complète surprise et de sa déception avec le ciblage d'Asiatiques lors de la 88e cérémonie des Oscars et la persistance de stéréotypes racistes».

L'Académie prêtera certainement une oreille attentive à cette plainte après avoir essuyé de très nombreuses critiques contre le manque flagrant de diversité raciale parmi les finalistes ces dernières années.

«À la lumière des critiques sur les "Oscars trop blancs", nous espérions que la cérémonie serait l'occasion pour l'Académie de proposer un exemple spectaculaire d'inclusion et de diversité», reprend la lettre rendue publique mardi par le magazine Variety.

«L'Académie entend les inquiétudes présentées et regrette que des aspects de la cérémonie des Oscars aient été blessants», a répondu un porte-parole dans un communiqué. «Nous voulons faire de notre mieux pour nous assurer qu'à l'avenir les cérémonies soient plus délicates culturellement».