Et si l'amour parvenait à ramener les zombies à la vie? C'est l'idée derrière le nouveau film de Jonathan Levine qui, après nous avoir fait rire en parlant du cancer dans 50/50, nous raconte l'amour et la mort façon Roméo-et-Juliette-mais-à-l'envers dans Warm Bodies. Rencontres vivantes.

«Je suis mort, mais je vis très bien avec ça.» C'est, en substance, par ces mots que s'ouvre le roman Warm Bodies d'Isaac Marion. Quand il a lu cela, le scénariste-réalisateur Jonathan Levine n'a pu résister, a lu tout le livre et a accepté de porter à l'écran ce récit qui se déroule dans un avenir où la plus grande partie de l'humanité a été réduite à l'état de zombies que combattent les survivants.

Puisque les morts-vivants ont la cote, on nous invite de nouveau du côté de 28 Days Later, Zombieland et autres Walking Dead? Pas tout à fait. «J'avais envie de raconter ce genre d'histoire, mais du point de vue des zombies, puisque ça n'a pas été fait», a indiqué Isaac Marion lors de rencontres de presse tenues à Los Angeles, en assurant qu'il ne voulait toutefois pas écrire «Roméo et Juliette chez les zombies... même si c'est un peu ce qu'[il a] fait».

Il a tenté de s'éloigner de cette trame, mais il en reste des échos: le personnage principal s'appelle R (Nicholas Hoult) - il ne se souvient que de l'initiale de son prénom - et celle dont il s'éprend se nomme Julie (Teresa Palmer). Ils sont de deux clans adverses. Le premier est zombie de son état, la seconde, chasseuse de zombies et fille du leader des forces traquant ces morts trop vivants (John Malkovich).

Le film a été tourné à Montréal (le Stade olympique, le Vieux-Port, le Vieux-Montréal, le centre-ville, le Mount Stephen Club) et ses environs. «Il nous fallait un aéroport abandonné, c'est plutôt rare. On nous a parlé de Mirabel... et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés au Québec», a résumé Jonathan Levine. Warm Bodies est, plus qu'un autre film d'horreur opposant vivants et morts, «l'histoire de gens qui se réinvestissent dans leur vie, et du miracle qui en découle», croit Isaac Marion. «Une histoire d'amitié qui se transforme tranquillement en histoire d'amour. Ça reflète mieux ce que je connais de l'amour que les coups de foudre», dit Jonathan Levine.

Et cette histoire, il l'a confiée à de jeunes acteurs bien vivants.

Warm Bodies (Zombie malgré lui) prend l'affiche le 1er février.

De jeunes talents bien vivants

Nicholas Hoult est R


«Je savais que si je n'avais pas le bon R, le film serait un fiasco total», indique le scénariste-réalisateur Jonathan Levine, qui a vraiment su que Warm Bodies verrait le jour quand il a trouvé Nicholas Hoult. Celui que l'on verra dans Jack the Giant Slayer puis dans Mad Max: Fury Road et X-Men: Days of Future Past a beaucoup travaillé avec le réalisateur le processus d'humanisation de R. «Nous avions une échelle de "zombification" qui me montrait ici à quel degré j'étais maquillé en mort-vivant, là, si je pouvais parler ou simplement grogner», raconte l'acteur qui aime la manière dont le film «oscille entre le drame et la comédie dans une histoire qui n'est pas une parodie, mais qui ne se prend pas au sérieux non plus.»

Photo fournie par Summit Entertainment

Teresa Palmer est Julie

D'origine australienne, Teresa Palmer a plongé dans Warm Bodies parce qu'elle en aime le thème. «L'amour (re)donne vie aux gens.» Et puis, à ses yeux, les zombies sont ici une représentation des jeunes incompris, marginaux. «C'est ce que j'étais, assure-t-elle. À l'adolescence, je portais des chaussettes dans mes sandales! Je trouvais ça confortable. J'ai vite compris, par la réaction des autres, que ce n'était pas une bonne idée», dit en riant celle qui joue ici la fille de John Malkovich, qu'enfant, elle croyait être le nom d'un personnage dans... Being John Malkovich.

Photo fournie par Summit Entertainment

Dave Franco est Perry

On l'a entre autres vu dans Fright Night, dans 21 Jump Street et maintenant dans Warm Bodies, où il incarne le petit ami de Julie. Mais Dave Franco est encore, aux yeux de la plupart, «le petit frère de James». «Je rêve du jour où on parlera de moi dans une phrase où il ne sera pas mentionné», lance en riant celui qui reconnaît que son nom lui a quand même ouvert des portes quand est venu le temps de trouver un agent. «L'inconvénient, c'est que si je rate une audition, les gens se souviennent de moi alors qu'ils oublient en général tous ceux qui se sont plantés.»

Photo fournie par Summit Entertainment

Analeigh Tipton est Nora

Elle est pince-sans-rire, Analeigh Tipton, qui interprète la meilleure amie de Julie. Du métier de mannequin auquel elle a tâté, elle dit avoir «appris à enfiler rapidement des jeans», mais pas à marcher en talons hauts. «J'en suis toujours incapable, c'est pour ça que je n'aurai jamais un rôle dans une série télévisée.» Elle en a quand même décroché un dans la quatrième saison de Hung, celui d'une maquerelle schizophrène. «Vous vous en doutez, je n'ai pas eu trop de recherche à faire pour comprendre le rôle.» Le sourire est toujours très léger. Mais irrésistible.

Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.





Photo fournie par Summit Entertainment