Ben Affleck a dévoilé samedi à Toronto son nouveau film, Argo, qui relate des événements de 1979 en Iran où des diplomates américains pris en otage dans leur ambassade à Téhéran se sont enfuis grâce à l'aide du Canada.

«J'ai été très frappé par la fermeture de l'ambassade du Canada en Iran vendredi», a déclaré Ben Affleck au Festival international du film de Toronto.

La coïncidence entre cette fermeture et la première de son film montre que «l'histoire racontée dans le film, bien qu'elle ait plus de 30 ans, est toujours d'actualité au sens où nous sommes encore confrontés aux impacts indésirables de la révolution et que nous faisons face aux mêmes problèmes», a-t-il souligné.

«Il y a des liens à faire avec le Printemps arabe, en Tunisie, en Egypte et en Syrie, des pays où les impacts indésirables de la révolution se font sentir et où l'Occident doit examiner quel a été son rôle dans l'histoire, quels ont été les résultats de son implication et quels sont les bénéfices qu'elle en a retirés», a-t-il ajouté.

«C'est tout à fait pertinent au niveau des relations internationales», a-t-il complété.

Le Canada n'a pas parlé d'incident particulier qui aurait entraîné la rupture des relations diplomatiques, mais a fermement attaqué le soutien de Téhéran au régime autoritaire du président syrien Bachar al-Assad et «l'incitation de l'Iran au génocide» contre Israël.

Respect et amitié

À l'annonce de la fermeture de l'ambassade du Canada en Iran vendredi, Ottawa s'est dit inquiet pour la sécurité de son personnel diplomatique en Iran et a aussi attaqué l'échec des dirigeants iraniens à rendre compte d'un programme nucléaire contesté.

Le film de Ben Affleck est inspiré d'un dossier récemment déclassé: une opération de la CIA et des autorités canadiennes pour libérer clandestinement six américains pris en otage dans l'ambassade des États-Unis à Téhéran.

Le 4 novembre 1979, des militants islamistes ont envahi l'ambassade américaine de Téhéran et ont pris en otage 52 de ses employés. Six d'entre eux, ont réussi à s'échapper et se sont réfugiés à l'ambassade du Canada.

Ben Affleck incarne un spécialiste de «l'exfiltration» de la CIA, Tony Mendez, qui a monté un plan pour évacuer les six Américains. Il s'est fait passer pour un producteur d'un film canadien intitulé Argo ayant comme équipe de tournage les six Américains qu'il comptait faire sortir d'Iran.

Ben Affleck a rassemblé Bryan Cranston, John Goodman, Victor Garber, Rory Cochrane, Tate Donovan, Scoot McNairy et Alan Arkin pour jouer dans son film.

Le scénariste, Chris Terrio, a modifié quelques aspects de l'histoire tout en gardant les faits réels.

Ben Affleck, qui a étudié le Moyen-Orient à l'université, a assuré que le film reflétait «les vraies relations entre le Canada et les États-Unis».

«C'est un moment très important dans l'histoire des deux pays... (quand le Canada) cachait des Américains à Téhéran et que personne d'autre ne proposait son aide... Un moment qui a cristallisé leurs relations», a-t-il expliqué.

«Le film témoigne de la reconnaissance, du respect et de l'amitié des États-Unis envers le Canada», a-t-il conclu.