Aux premières loges dans une Peugeot 3008

Paris, le 15 octobre 2010, 15h30

Le GPS m'indiquait de tourner à droite, direction Porte de la Chapelle. Premier au feu vert, je m'apprêtais à obéir à la commande de mon système de guidage lorsqu'une jeune fille au regard déterminé a posé ses mains sur le capot avant de ma Peugeot 3008. Pas question d'aller plus loin. Une seconde plus tôt et je réussissais à me faufiler hors de l'armada de jeunes manifestants qui scandaient leurs slogans et exhibaient leurs bannières contestatrices de la réforme des retraites en France. J'étais aux premières loges pour les voir passer tranquillement, dans l'ordre sans autre signe d'agitation qu'une épaisse fumée provenant d'un appareil fumigène qui rendait la scène plus dramatique qu'elle l'était en réalité. D'où je me situais, en première rangée, j'avais l'impression de regarder un film dans un cinéma en plein air.

Une fois le brouhaha déplacé vers un autre secteur, il ne restait plus qu'à reprogrammer le GPS pour qu'il évite le chemin des manifestants tout en me guidant vers Roissy Charles de Gaulle. Béni soit l'inventeur de cet appareil, qui a souvent ses caprices tout en trouvant le moyen et la route pour vous amener à destination.

Essence contre diesel

Cela dit, les voitures françaises que plusieurs souhaiteraient revoir au Canada possèdent certaines particularités qui pourraient entraver leurs ventes en Amérique. L'ergonomie par exemple situe certaines commandes à des endroits tout à fait imprévus et souvent invisibles. Les équipements, pléthoriques d'une part, comportent aussi des lacunes incompréhensibles, telle l'absence de sièges à commande électrique et de glaces à remontée automatique dans une Peugeot de grand luxe. La 3008 est, ce que nous appelons un multisegment de moyen format, immensément pratique et confortable.

Le plus sérieux handicap du modèle mis à ma disposition fut cependant d'être doté d'un moteur 4 cylindres à essence réalisé en collaboration avec BMW et qui semble  peu porté vers la sobriété si l'on roule à la vitesse limite autorisée en France, soit 130 km/h.

Il est facile de comprendre l'intérêt que manifestent les automobilistes européens pour les motorisations diesel et de plus en plus pour les hybrides tout en attendant les premières vraies voitures électriques promises par Renault. D'abord, on épargne environ 20% à la pompe (prix du gazole) et un autre 20% sur la route. Avec un litre d'essence à environ 2$ contre 1,60$ pour la même quantité de gazole et une consommation de 7 litres aux 100 km au lieu de 9 litres avec un moteur à essence, l'économie du diesel est substantielle.

Des autoroutes, pas bon marché

Et puisqu'il est question de coût d'utilisation d'une automobile, il faut aussi tenir compte des autoroutes à péage dont les tarifs exorbitants à nos yeux trouvent justification dans un agrément de conduite élevé. La signalisation y est impeccable tout comme le revêtement, la propreté et la fréquence des aires de repos où l'on peut manger très convenablement et, bien sûr, faire le plein de carburant. Ce genre de service n'est cependant pas bon marché, un trajet de 400 kilomètres se traduisant par une facture d'à peu près 45$.

La question qu'il faut se poser consiste à savoir si les automobilistes québécois seraient prêts à débourser des sommes aussi élevées pour rouler sans soucis sur des chaussées lisses comme un billard.

Stationnement sans fumée

Pour terminer sur une note à la fois plus économique et plus écologique, l'industrie hôtelière en France fait gracieusement place à la voiture électrique. Par exemple, la chaîne Accor a aménagé de petits parcs de stationnement réservés exclusivement aux autos sans émissions de CO2. Le voyageur vert bénéficie du même coup d'une borne de chargement offerte gratuitement lui permettant de recharger ses batteries deux fois plutôt qu'une. Il reste à voir si l'on fera preuve de la même générosité avec l'accroissement du parc automobile écologique.