Pour faire face aux problèmes de financement des transports en commun, des groupes environnementaux proposent à Québec de ralentir l’électrification des autobus.

« Le rythme actuel d’électrification des flottes d’autobus est trop rapide, ce qui met beaucoup de pression sur les finances des sociétés de transport », dit le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard. L’objectif serait de réallouer les sommes destinées à l’électrification des autobus dans la qualité et la bonification des services.

Cette suggestion est proposée simultanément par plusieurs organismes environnementaux, dont Équiterre, la Fondation David Suzuki et Greenpeace Canada.

On est pour l’électrification des flottes d’autobus, mais on n’est pas pour que ça se fasse au détriment de l’offre.

Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville

Le Plan pour une économie verte du gouvernement provincial prévoit actuellement des dépenses de plus de 500 millions au cours des quatre prochaines années pour l’électrification des autobus urbains.

Pour diminuer les gaz à effet de serre (GES), les personnes qui désirent diminuer l’utilisation de leur voiture doivent avoir des options de rechange, soutient M. Savard. Les fonds importants consacrés à l’électrification des autobus pourraient avoir un plus grand impact s’ils étaient alloués à augmenter l’offre de service, estime-t-il.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard

« Les émissions des autobus au Québec représentent 0,4 % des gaz à effet de serre. On peut attendre quelques années pour les rendre à zéro, mais on ne peut pas attendre quelques années pour améliorer l’offre du transport du commun », dit M. Savard.

Important manque à gagner

En 2025, seulement dans le Grand Montréal, le manque à gagner des sociétés de transport est évalué à 561 millions de dollars, mais il bondira l’année d’après à 605 millions, puis à 670 millions et à 700 millions en 2028.

Dès lundi, un groupe d’élus de la Commission sur les finances et l’administration lancera une consultation sur le financement métropolitain du transport collectif.

Baisser le niveau de service ? Hausser les tarifs des usagers ? Imposer de nouvelles taxes aux automobilistes ? L’administration Plante veut entendre les Montréalais sur les choix difficiles qui s’imposeront pour régler la crise de financement du transport collectif.

Une séance d’information publique se tiendra à 9 h 30, ce lundi 6 mai, à la Salle du conseil de l’hôtel de ville de Montréal. Elle sera également accessible par webdiffusion. Les citoyens pourront ensuite valoir leurs points de vue lors d’audiences publiques ou par écrit.

Avec la collaboration d’Henri Ouellette-Vézina, La Presse