Le prix des autos d'occasion monte depuis quelques semaines. Les concessionnaires, qui prévoient des pénuries dans certaines marques japonaises frappées par le séisme du 11 mars, paient plus cher dans le cadre des ventes à l'encan. Et en arrière-plan du problème japonais, il y a une tendance à la hausse générale dans le marché d'occasion. Les concessionnaires refilent la hausse aux clients. C'est ce que constate Canadian Black Book, entreprise qui recueille des données sur le prix demandé au détail et le prix de gros payé dans les concessionnaires dans les ventes à l'encan.

«On ne constate pas d'augmentations de prix abusives chez les concessionnaires, les hausses de prix sont à peu près le reflet de ce qu'ils paient à l'encan», dit Josh Bailey, de Canadian Black Book.

Une partie de la hausse est attribuable aux pénuries prévues dans les voitures neuves japonaises. Dans certains modèles, «les concessionnaires de voitures neuves japonaises vont manquer d'autos à un moment donné de l'été».

Ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour acheter une voiture d'occasion. Aux États-Unis, certains concessionnaires craignent une bulle spéculative risquant d'éclater si les constructeurs japonais réussissent à rebâtir leur capacité de production plus vite que prévu. Mais ce n'est pas certain: «Ma boule de cristal est plutôt embuée au-delà de quelques semaines», dit Josh Bailey.

Dans le passé, on a vu les prix des certains modèles d'occasion monter quand des constructeurs ont eu des problèmes: «Quand GM et Chrysler ont cessé de produire certains modèles durant la restructuration de 2009, on a vu les prix d'occasion monter.» Dans le cas des japonaises, cette année, c'est moins marqué parce que c'est temporaire. Il va y a avoir des pénuries dans certains modèles et le prix des voitures d'occasion va monter. Mais ce n'est pas comme quand Pontiac a été fermée par GM.»

M. Bailey hésite à conseiller aux gens de remettre à plus tard l'achat d'une voiture d'occation en espérant une baisse. D'abord, la tendance lourde est à la hausse: «Depuis un an à la même date, le prix moyen toutes marques confondues des véhicules d'occasion a augmenté de 3%, dit-il. Par ailleurs, le problème des Japonais a un impact seulement sur leurs marques à eux. Le reste du marché continue d'évoluer selon sa dynamique et on voit une hausse partout au pays, dans toutes les catégories.»

Il donne en exemple le prix des camionnettes d'occasion, qui, pour l'instant, ne souffre pas de la hausse du prix de l'essence. «Dans le passé, quand il y a eu des hausses importantes du prix de l'essence, on a vu une hausse marquée dans la demande des voitures consommant peu. Mais cette fois, pas encore. Les gens se sont habitués à payer plus.»

Il note que la pénurie de voitures d'occasion risque d'être «de longue durée».

«Quand GM et Chrysler se sont retirés du marché de la location-bail, en 2008, cela a fait une différence durable», dit-il. Ces deux constructeurs ont recommencé à céder leurs voitures en location de trois ou quatre ans, mais leur absence prolongée «fait qu'il y a moins de voitures d'occasion en général».