C'est du moins ce que deux étudiantes du département de psychologie de l'Université de Montréal, Amélie Auger et Marie-Hélène Lemyre, ont tenté de montrer. Une étude plus large et plus chiffrée de la Fondation de recherches sur les blessures de la route détermine pour sa part des catégories de conducteurs à risque.

Pour en savoir plus:

Fondation de recherches sur les blessures de la route (Sondage sur la sécurité routière - La conduite agressive) trafficinjuryresearch.com

C'est du moins ce que deux étudiantes du département de psychologie de l'Université de Montréal, Amélie Auger et Marie-Hélène Lemyre, ont tenté de montrer. Une étude plus large et plus chiffrée de la Fondation de recherches sur les blessures de la route détermine pour sa part des catégories de conducteurs à risque.

«Nous avons trouvé intéressant de voir si les types de voitures pouvaient être associés à des types de conducteurs, comme le disent les stéréotypes et les préjugés. Aucun lien ne peut être fait. Nous avons réalisé que c'était peut-être la perception que l'on avait de son véhicule qui guidait nos comportements sur la route», a déclaré à La Presse Amélie Auger.

Les résultats de ses recherches, menées avec Marie-Hélène Lemyre dans le cadre d'une étude de laboratoire de baccalauréat en psychologie, ont été dévoilés au magazine de l'Université de Montréal, Forum. La recherche a porté sur 380 personnes de la région montréalaise, dont les profils socio-économiques représentent l'ensemble de notre vaste communauté.

La conduite agressive peut prendre plusieurs formes. Ce peut être griller un feu rouge, prendre des risques, klaxonner à tout va ou, pire, menacer physiquement les autres conducteurs. Il est cependant impossible de conclure que le conducteur d'un Hummer sera plus agressif au volant que celui d'une Suzuki Swift.

«Tout est dans la perception que l'on a de son propre véhicule», note Amélie Auger. Comme l'explique l'étudiante, il n'y a pas forcément de liens à faire entre «une BMW, un modèle que l'on associe à la vitesse, et la Toyota Tercel, que l'on associe à une personne âgée qui roule tranquillement».

Amélie Auger et sa collègue explorent cependant une autre piste intéressante. Les gens particulièrement narcissiques supporteraient mal, par exemple, que quelqu'un essaie de les doubler. Ils imagineraient alors que cela est dirigé spécifiquement contre eux et seraient dès lors plus agressifs.

Agressivité en hausse

Il reste que l'enquête des deux étudiantes demeure une étude sur le papier. Une enquête sur le terrain mesurant le degré d'agressivité des automobilistes, au moment des faits, permettrait peut-être d'obtenir des résultats diamétralement opposés aux réponses à des questionnaires remplis à la maison.

Les conclusions des étudiantes interviennent au moment ou la Fondation de recherches sur les blessures de la route vient de publier une étude d'une trentaine de pages sur l'agressivité au volant.

Selon cette fondation, plus de deux millions de Canadiens ont une attitude agressive au volant. De plus, nos concitoyens ont l'impression que l'agressivité au volant augmente depuis cinq ans.

«Un conducteur agressif n'a peut-être pas l'intention de blesser les autres, mais son comportement augmente les risques de collision pour tout le monde. Conduire à une vitesse excessive, prendre des risques et griller un feu rouge sont des comportements extrêmement dangereux. Nous avons constaté que les conducteurs les plus agressifs sont ceux qui ont eu le plus grand nombre de contraventions pour infractions au code de la route», souligne Ward Vanlaar, chercheur de la Fondation de recherches sur les blessures de la route.

Si l'équipe de chercheurs, qui a interrogé plus de 1200 Canadiens, n'a pas mené de recherches sur le lien entre le type de voiture et l'agressivité, elle a en revanche remarqué que les hommes étaient deux fois plus agressifs que les femmes, et que les conducteurs âgés de 16 ans à 24 ans détenaient la palme de l'agressivité. Si 63% des Canadiens estiment que les policiers devraient être plus sévères envers l'agressivité au volant, seulement 43% sont prêts à soutenir l'installation de systèmes pour lutter contre la vitesse excessive.