Il y a des gens pour qui l'auto est une passion. Il y en a d'autres pour qui c'est même une raison de vivre. Michel Gou doit certainement faire partie de ce deuxième groupe.

Arrivé de Paris avec ses parents en 1957, à l'âge de 13 ans, il avait déjà en lui cet amour de l'automobile. Pas surprenant puisque son père, Luc, avait déjà couru au volant d'une Bugatti après la Seconde Guerre mondiale.

Michel Gou a donc entamé ses études à Montréal, plus précisément à l'École polytechnique d'où il est sorti diplômé en 1967 en génie. Il est retourné à la Polytechnique plus tard et jusqu'à tout récemment, pour y enseigner la conception de machines. En fait, bien qu'il soit officiellement à la retraite, il se rend à l'École chaque matin de bonne heure afin d'aider ses équipes de chercheurs à entamer la journée.

Mais, selon sa femme Dominique, c'est un prétexte afin d'assouvir sa passion pour tout ce qui est mécanique et automobile. En effet, Michel Gou est toujours actif dans le domaine de la consultation en génie automobile. Il a déjà participé à la mise au point des freins de camions NewTech ainsi qu'aux débuts du Centre d'essai canadien de l'automobile à Blainville devenu, depuis ce temps, PMG Technologies.

Il a également participé à la rédaction d'articles sur l'automobile dans la publication Protégez-vous, surtout au niveau de la sécurité. D'ailleurs, il collabore actuellement à une étude sur la pyrolyse du caoutchouc dans les pneus de camions avec l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail.

 

Un vrai mordu de l'auto

Évidemment, avec une telle fiche de route, on ne s'attendrait pas à ce que cet ingénieur se déplace dans une auto conventionnelle. Pourtant, sa voiture de tous les jours est une familiale Subaru. Mais lorsqu'il étudiait, il roulait en Austin 850 (ancêtre de l'actuelle Mini). Il raconte que, fraîchement sorti de l'université, il s'est procuré une MGB toute neuve qu'il a mise... sur la piste de course trois semaines plus tard. C'est d'ailleurs dans cet environnement qu'il a rencontré sa compagne de tous les jours, Dominique, elle-même passionnée d'automobile.

De fil en aiguille, Michel s'est retrouvé au volant d'une très rare Alpine Renault 1974 de Groupe 4, l'une des cinq voitures d'usine utilisées en compétition et conduites par des légendes comme Jean Ragnotti, Jean-Pierre Nicolas et Jean-Luc Thérier. Il la possède toujours.

En fait, après l'avoir utilisée durant quelques saisons du Championnat québécois dans les années 80, il l'a restaurée et repeinte aux couleurs de l'Écurie Renault d'il y a quelques années, soit en jaune et blanc. C'est, selon lui, sa pièce de collection majeure. Mais, il n'hésite pas à faire démarrer le quatre-cylindres Renault de 1800 cm3 et 170 chevaux pour une balade sur les routes de Lanaudière où il a sa maison de campagne et... son superbe atelier. D'ailleurs, cette Alpine A110 est une pièce rare (et recherchée) qui vaut, selon l'ingénieur montréalais, plus de 100 000 euros (131 000$) de nos jours.

Toujours aussi mordu de l'auto, Michel Gou possède également quelques autres automobiles intéressantes dont une réplique en fibre de verre de la Jaguar SS 100 modèle 1937 construite il y a plusieurs années par la First Canadian Specialty Automotive de Kelowna, en Colombie-Britannique. En fait, il y a un peu de lui-même dans cette réplique mue par un quatre-cylindres de Chevrolet Chevette puisqu'il était le consultant en ingénierie de cette petite entreprise aujourd'hui disparue. On trouve également une Ferrari 308 GTS 1984 dans les garages de Michel Gou, une voiture à moteur V8 de 3,0 litres qui n'a pas 25 000 km au compteur.

Infatigable travailleur, Gou est en train de construire une réplique de la Cobra 1965. En effet, le projet est déjà très avancé et cet habile bricoleur espère qu'il aura terminé l'été prochain. Le roadster sera mû par un Ford V8 de 475 chevaux monté dans un châssis de la maison américaine Factory Five. Mais aussitôt qu'il sera terminé, notre inconditionnel de l'auto sport espère pouvoir mettre la main sur encore une autre pièce de collection, une Ferrari 550 Maranello qu'il a déjà repérée. Gageons qu'il y parviendra!

Photo Éric Descarries, collaboration spéciale

Michel Gou est en train de construire une réplique de la Cobra 1965, un projet déjà très avancé que l'habile bricoleur espère avoir terminé l'été prochain.