Le président de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, estime le «potentiel» mondial pour les véhicules électriques à environ dix millions d'unités, ce qui constitue «un marché énorme» alors qu'il n'y a «pas d'offre», a-t-il estimé.

«On a vendu 69 millions de voitures l'an dernier» dans le monde et «nous pensons que le potentiel pour des voitures électriques est d'environ dix millions», a expliqué M. Ghosn vendredi lors d'un colloque de l'Insead à Fontainebleau, près de Paris.

«Chaque fois que le pétrole augmente d'un dollar le baril, cela justifie la mutation vers de nouvelles sources d'énergie», a-t-il observé.

M. Ghosn a défendu le choix de Renault-Nissan de se lancer dans la production de véhicules électriques pour le marché de masse en 2012, en soulignant la nécessité d'une voiture «zéro émission», pour répondre aux inquiétudes sur la contribution de l'industrie automobile au réchauffement climatique.

Le groupe a-t-il dit, a «commencé à travailler sérieusement sur une voiture électrique il y a trois ans». M.Ghosn a rappelé les projets en cours de voitures électrique de Renault en Israël en 2011 et le lancement par Nissan de voitures électriques en Californie en 2010.

Il a observé que la voiture à pile à combustible, qui est aussi «zéro émission», est «très chère» et pose en outre «la question de la production et de la distribution de l'hydrogène» nécessaire à de type de véhicule.

Interrogé sur l'avenir des biocarburants comme l'éthanol, il a appelé à «être très prudents». «Nous ne voulons pas donner l'impression que l'éthanol est développé pour les voitures des pays riches au détriment de l'alimentation des pays pauvres», a-t-il averti.

«Si vous pouvez faire de l'éthanol de façon efficace, c'est un très bon substitut à l'essence», comme au Brésil, a-t-il relevé. Mais «si vous êtes dans une situation où il est très coûteux de produire de l'éthanol et où l'on met une pression sur l'alimentation de base, vous créez un choc en retour dans l'opinion publique, il faut être très prudent», a-t-il ajouté.

«Cela peut être une solution additionnelle, mais je ne crois pas que ce sera une solution de grande diffusion», a conclu M. Ghosn.