On dira ce que l'on voudra à propos de la technologie hybride, qui sous-entend l'utilisation conjointe d'un moteur électrique et d'un moteur à essence pour faire avancer une automobile, elle a certainement le vent dans les voiles. Une nouvelle étude révèle que l'introduction sur le marché d'hybrides rechargeables, comme la Chevrolet Volt, fera exploser la demande pour ce type de technologie.

Les statistiques sont difficiles à obtenir au Canada, mais aux États-Unis, les chiffres de ventes de véhicules neufs démontrent une croissance spectaculaire du nombre de véhicules hybrides vendus annuellement depuis l'an 2000. En 2007, il s'en est vendu plus de 300 000, soit quatre fois plus qu'en 2004. Et pourtant, le nombre de modèles offerts n'a pas connu la même croissance!

Dans son plus récent numéro, le magazine Technology Review, publié par le réputé Massachusetts Institute of Technology (MIT), estime que la mise en marché de la prochaine génération de véhicules à moteur bicéphale sera encore plus impressionnante. L'introduction d'une technologie rechargeable risque d'accroître substantiellement l'apport de la motorisation électrique, au point où la cylindrée n'aura qu'un rôle très secondaire. La consommation de carburant sera réduite de façon tout aussi remarquable, ce qui ne manquera pas d'attirer les consommateurs, naturellement.

Ainsi, citant l'Association américaine pour le transport électrique (EDTA), le MIT prévoit que plus de la moitié des véhicules neufs vendus chez nos voisins du sud en 2015 posséderont un moteur hybride ou hybride rechargeable. Cette proportion devrait passer à plus de 75% dès 2020, pour atteindre tout près de 90% du marché quelque part entre 2040 et 2050.

C'est évidemment la technologie hybride rechargeable qui rend l'association pour le transport électrique si optimiste quant aux parts de marché des véhicules hybrides en général. Cette seule catégorie de véhicules pourrait passer de zéro à 50% du marché entre 2010 et 2025.

Comme on peut s'en douter, ça coïncide avec le lancement prévu de la Chevrolet Volt, une voiture dont le moteur électrique rechargeable est secondé par une cylindrée à essence. La société General Motors assure qu'elle fait tout en son possible pour mettre en marché la Volt dès 2010, à un tirage et à un prix de détail qui devraient en faire un très gros vendeur dès le départ.

GM a initialement promis 20 000 Volt sur le marché dès 2010, pour moins de 30 000$ chacune, mais elle révise sans cesse cette promesse. Son prix pourrait plutôt avoisiner les 40 000$, et son tirage, les 10 000 unités, pour respecter l'échéance de 2010.

En d'autres mots, les chances sont plutôt minces que les prévisions que l'Association pour le transport électrique, reprises par le MIT, soient exactes, même si elles témoignent d'un intérêt manifeste envers ce nouveau genre de véhicules, promis par GM et par d'autres aussi, de Toyota à Hyundai en passant par Mercedes-Benz.

Électrique ne signifie pas écologique

Quoi qu'il en soit, l'avènement de la voiture électrique ne signifie pas nécessairement la fin de la pollution automobile. Car en plus des émissions polluantes émises par les véhicules eux-mêmes lorsqu'ils ont recours à la cylindrée d'appoint, ils devront composer avec les émissions produites pour générer le courant électrique dont ils ont besoin pour être rechargés.

Autrement dit, si on additionne les émissions de gaz carbonique d'une hybride rechargeable comme la Volt, à celles produites par une centrale au charbon pour générer l'électricité nécessaire pour charger sa pile, on arrive à un niveau de pollution pas si faible que ça. Selon les calculs effectués par le Conseil américain pour la protection des ressources naturelles, il équivaut à environ 75% des émissions d'une voiture similaire carburant strictement à l'essence.

Pour que le moteur électrique devienne véritablement écologique, il faudra donc s'assurer de le jumeler à une source d'alimentation plus propre que celles actuellement utilisées à peu près partout sur le continent. Sinon, l'impact qu'auront ces véhicules sur l'environnement sera loin d'être positif, puisqu'en plus de cette pollution, ils doivent aussi composer avec une pile dont les matériaux ne sont pas exactement biodégradables...