Ils jouent la comédie dans la province tout en savourant les plaisirs de l'été. Chaque semaine, La Presse propose un questionnaire avec un acteur de théâtre d'été, photographié à La Ronde. Voici le troisième article d'une série de neuf.

Les étés de Suzanne Champagne riment avec théâtre. Au cours des 35 dernières années, elle a foulé les planches des théâtres d'été 27 fois! La comédienne qui s'est fait remarquer avec ses parodies hilarantes de Pauline Marois en remet cette année avec Ça ne change pas le monde au Théâtre des Cascades.

Vos vacances d'été, vous les avez presque toutes passées au théâtre?

Oui, c'est vrai, même si pour moi, l'été c'est quand même le bord de la mer et la Gaspésie, que j'adore! Mais je suis une comédienne qui travaille et on m'a souvent invitée, donc j'ai accepté! La vie m'a amenée à jouer la comédie. J'aime le défi et le travail des comédies, même si je sais jouer les drames. Les actrices comiques sont forcément dramatiques, mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai.

Vous souvenez-vous de votre première pièce d'été?

Absolument. C'était en 1981 pour l'ouverture du Théâtre du Chenal-du-Moine à Sainte-Anne-de-Sorel. On avait joué deux pièces durant la même soirée! La première s'appelait Transport en commun, de Louise Roy. Je jouais avec Markita Boies. Mon personnage était une jovialiste, c'était très drôle. On avait enchaîné avec Les dernières chaleurs. Cet été-là, j'ai découvert la puissance du rire!

Cet été, vous jouez dans Ça ne change pas le monde. De quoi ça parle?

C'est l'histoire d'un bougon (Jacques Girard) qui empoisonne la vie de tout son entourage. Moi, je joue le rôle de sa femme. Toute sa famille est en thérapie alors que c'est lui qui devrait être suivi! Au moment où on s'apprête à lui dire ses quatre vérités, on apprend qu'il a remporté le gros lot de 4 millions... C'est une pièce qui n'est pas du tout réaliste. Il y a des revirements de situations complètement loufoques.

Vos lectures d'été?

J'aime beaucoup lire des romans sous le parasol. Le prince des marais, de Pat Conroy, par exemple, est un livre qui m'a beaucoup marquée. Mais j'ai aussi lu Harry Potter! Tout le monde en parlait, j'étais curieuse de savoir pourquoi. J'ai quand même lu les cinq premiers tomes, j'ai trouvé ça bon. Et puis, j'ai toujours un petit Christian Bobin dans mon sac à main. C'est l'été que je lis le plus.

Votre boisson estivale?

J'aimerais vous répondre du champagne, mais non! J'aime bien la bière froide l'été. Surtout après un spectacle. J'ai même trouvé une bière sans gluten, La Messagère, qui est vraiment très bonne. J'aime bien aussi boire du vin blanc. Sinon, j'aime beaucoup me faire des smoothies au melon le matin.

Qu'est-ce que vous écoutez comme musique l'été?

Je n'associe pas la musique à une saison. J'écoute encore beaucoup de CD, et ces temps-ci, je fredonne tout le temps Un toi dans ma tête de Luc De Larochellière. C'est tellement bon. Tout l'album est un chef-d'oeuvre. D'ailleurs, ça fait quelques jours que je l'ai égaré. Si quelqu'un sait où je l'ai mis, faites-moi signe! J'écoute aussi un CD de chansonnettes italiennes que l'on fera jouer dans la salle.

Votre imitation de Pauline Marois dans Revue et corrigée est vraiment hilarante, est-ce qu'on vous demande souvent de la faire?

C'est vraiment mon nouveau passeport. C'est un mystère pour moi. Je l'imite depuis 2007 et les gens ne semblent pas s'en lasser. Même pour la prochaine revue, on essaie de voir comment l'intégrer. J'ai fait Pauline dans un rassemblement du PQ, le jour de son anniversaire le 29 mars dernier. C'est moi qui la présentais. Elle est venue me voir après et elle m'a dit: «Comme disait ma mère, si on vaut pas une risée, on vaut pas grand-chose!» Je l'ai trouvée très sympathique.

En voyage, je ne pars jamais sans...

Sans bouchons pour mes oreilles! J'ai l'oreille fine, dès qu'il y a un peu de bruit, je ne dors pas. Un cahier et un crayon aussi.

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Au Théâtre des Cascades, jusqu'au 22 août, du jeudi au samedi.