Circle of Life, One by One, Can You Feel the Love Tonight, Hakuna Matata... ma voisine de gauche se dandinait sur à peu près toutes les chansons de la comédie musicale The Lion King! De toute évidence, ces pièces entraînantes se sont élevées au rang de classiques.

Depuis sa création à Broadway il y a 17 ans, la pièce continue d'ailleurs de séduire de nouveaux publics. On ne compte plus les versions et adaptations inspirées du film de Disney sorti en 1994. Une version française signée Stéphane Laporte (pas le notre, mais son homonyme français) a même créé une version française au Théâtre Mogador de Paris en 2007.

Cette semaine, nous avons eu droit à la création d'origine, mise en scène par Julie Taymor sur la musique d'Elton John, une production singulière qui a raflé une demi-douzaine de Tony Awards en 1998. Allez-y, vous verrez, il suffit d'à peine quelques minutes pour comprendre l'énorme succès de la pièce.

Il y a bien sûr l'histoire, que l'on connaît grâce aux trois films de Disney, elle-même inspirée (on l'oublie) du Hamlet de Shakespeare. Souvenez-vous, le roi du Danemark est assassiné par son frère Claudius. Des années plus tard, Hamlet venge la mort de son père après avoir vu son spectre et récupère le trône. (Je résume.)

Transposez tout ça dans la savane africaine avec une horde de lions et vous êtes dans l'univers du Roi lion. Mufasa se fait tuer par Scar, qui s'allie à des hyènes pour le détrôner. Son fils, Simba, est chassé de la Terre des lions, mais il revient venger la mort de son père. Pas si enfantin que ça, vous dites?

Les interprètes, qui chantent, dansent et jouent avec une aisance déconcertante, sont près d'une cinquantaine. Ensemble, ils parviennent à créer une ambiance festive rythmée par les percussions africaines que jouent des musiciens placés de part et d'autre de la scène.

Mais ce qui est magnifique, ce sont les marionnettes géantes qui reproduisent sur scène (et dans les gradins) cette faune bigarrée. Girafes, zèbres, antilopes et autres marabouts géants, les masques et les costumes portés ou manipulés par les artistes sont extraordinaires. Les jeux d'ombres sont également réussis, les décors, sublimes.

La deuxième partie nous rappelle que ce sont Timon et Pumbaa, la mangouste et le phacochère, qui ont récupéré Simba le lionceau après sa fuite. Le duo nous offre certaines des scènes les plus comiques de la pièce. Tout comme l'oiseau Zazu, fidèle serviteur du roi Mufasa. Sachez toutefois que les dialogues sont en anglais.

Performances marquantes

Le personnage du vilain Scar est interprété avec beaucoup de justesse par Patrick Brown. Les scènes qui mènent à son accession au trône sont marquantes. On se rend vite compte que, même s'il s'agit d'une pièce «familiale», l'action et les dialogues défilent rapidement et les meilleures blagues échappent aux enfants.

Autre performance digne de mention: le personnage de Rafiki, espèce de babouin sorcier un peu bizarre qui va convaincre Simba de retourner dans son royaume pour venger son père. Son interprète, Tschidi Manye, a une présence sur scène incroyable. Ses chants africains parviennent à créer de véritables émotions dans la salle.

Enfin, la plupart des numéros d'ensemble, notamment celui des lionnes, font mouche, beaucoup plus que les solos, qui s'étirent parfois indûment. Il reste que nous sommes devant une superproduction comme on n'a pas souvent la chance d'en voir ici. C'est comme si on était à Broadway.

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À la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu'au 7 septembre. En anglais avec surtitres en français.