Dix ans après avoir fini l'École nationale de l'humour, Billy Tellier s'offre un premier spectacle solo. Son rêve de fouler, seul, les planches du Théâtre St-Denis se réalisera la semaine prochaine... avec l'espoir de se tailler une place dans la cour des grands.

Billy Tellier fait partie de notre environnement médiatique depuis déjà plusieurs années. Les auditeurs de radio l'ont entendu maintes fois à CKOI où il a participé à plusieurs émissions. On l'a vu souvent à la télé: galas Juste pour rire, Les Parlementeries, panéliste à Atomes crochus sur V, chroniqueur à Prière de ne pas envoyer de fleurs, à Radio-Canada, ou encore à Colocs.tv, à MusiquePlus.

S'il a animé nombre de spectacles, participé à Zoofest ou s'est révélé le meilleur humoriste du Joke Battle du dernier gala de Gregory Charles, c'est comme auteur qu'il a fait sa marque.

Il a écrit des textes pour Laurent Paquin, Cathy Gauthier ou encore son ami Alexandre Barrette. Il a participé aux scénarios des galas Juste pour rire, Artis ou Les Olivier et des films Le sens de l'humour et De père en flic.

Très occupé donc depuis sa sortie de l'ENH, en 2002 (en même temps que Philippe Laprise, Isabelle Ménard, Philippe Bond, Alexandre Barrette ou Nabila Ben Youssef), l'humoriste de 30 ans a senti qu'il était temps de se lancer un grand défi. «J'ai eu de l'expérience, dit-il en entrevue. Écrire pour d'autres m'a beaucoup aidé. Je sens qu'aujourd'hui, je me connais plus et que j'ai quelque chose à dire.»

Originaire de Saint-Ambroise-de-Kildare, près de Joliette, Billy Tellier est un pince-sans-rire, «comme ma mère», depuis qu'il est... tout petit. Il a trouvé dans l'humour sa façon de se défendre des moqueries que lui a values sa taille modeste (5 pieds 3).

«J'étais une tête de Turc, vu ma grandeur, dit-il. J'ai vite compris que si je riais de moi avant que l'autre le fasse et qu'après, j'étais capable de rire de l'autre, je gagnais deux fois au lieu de recevoir quelque chose dans la face! Si je n'avais pas été petit, je ne serais pas devenu humoriste. J'étais bon à l'école, mais je voulais être comédien. J'avais commencé à faire du théâtre en quatrième année. J'aimais parler devant le monde. Je n'étais pas gêné.»

Jeune, Billy Tellier était inspiré par François Pérusse et par Michel Barrette et son Hi!Ha!Tremblay. Alors qu'il était en 4e secondaire, un technicien en loisirs, Steeve Simard, l'a convaincu d'écrire un texte d'animation pour un défilé de mode. «Trouvant mon texte drôle, il m'a obligé à participer à Cégeps en spectacle. J'ai gagné le prix du public et le troisième prix. Plus tard, il m'a emmené présenter mon numéro à l'École de l'humour. Steeve a été déterminant dans ma vie.»

Après l'école, plusieurs l'ont soutenu: Laurent Paquin, Cathy Gauthier, Dominic&Martin, Martin Petit, François Morency et son gérant depuis 2004, Guy Lévesque.

Dans ce premier spectacle, La loi du plus fort, il aborde son entrée «rock'n'roll» dans la vie quand, prématuré, il a failli ne voir qu'un automne. Il évoque son «complexe de Napoléon», alors qu'il essaie de se tailler une place. Il parle de son couple (avec sa blonde depuis huit ans), de la paternité (des autres pour l'instant) et de sa santé.

C'est Christian Viau qui le met en scène. Aidé aux textes par Daniel Gagnon, Mikaël Archambault et Daniel Thibault, il rode son spectacle depuis juillet et constate que son public, large, est attiré par son style sans vulgarité ni règlement de comptes.

Même s'il l'a déjà joué 25fois, Billy Tellier a le trac avant la première officielle de mercredi. «Même si c'est un show parmi d'autres, c'est quand même le Théâtre St-Denis! Un rendez-vous où la famille est là. L'industrie aussi!»

Un peu comme la confirmation, dans la religion catholique? «C'est ça! Je vais pouvoir communier après, répond-il du tac au tac. Je ne serai plus avec les enfants, en arrière, à manger les retailles d'hostie!»

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La loi du plus fort, de Billy Tellier, Théâtre St-Denis, 22, 23, 25 et 26 janvier