On est drôle, on aime faire rire, soit. Mais peut-on gagner sa vie comme ça? La plupart des humoristes interrogés ne pensaient jamais qu'ils le pourraient. Encore moins leurs parents. En fait, plusieurs ne savaient tout simplement pas que ça pouvait être un métier. Du moins, jusqu'à ce que la création de l'École nationale de l'humour l'inscrive officiellement sur la liste des métiers potentiels à proposer dans les cours d'éducation au choix de carrière...

Même si Réal Béland avait vu son père (le fameux Ti-Gus, acolyte de Ti-Mousse) faire rire les gens, il voulait plutôt devenir comédien. François Léveillé était auteur-compositeur-interprète avant d'avoir un déclic aux Lundis des Ha! Ha!. Jean-Marc Parent, dont le père agronome prenait à coeur les études, s'est dirigé vers la psychologie et a travaillé en centre d'accueil. François Morency aurait aimé que l'École nationale de l'humour existe quand il était jeune parce qu'il a mis 10 ans avant de se lancer sérieusement dans cette carrière. Quant à Laurent Paquin, il raconte avoir pris sa décision après le décès de son père: «Avant, je n'aurais peut-être pas eu le guts de choisir cette voie.»

 

Alex Perron, lui, a fait sa majeure en théâtre et sa mineure en cinéma à l'Université Laval. «J'avais ce syndrome de vouloir faire du théâtre avec un grand T, obscur et expérimental. Pour moi, c'était ça réussir. Pourtant, faire rire le public est très difficile, et c'est ce que j'ai découvert à l'École de l'humour.»