Les auteures Martine Delvaux et Ingrid Falaise et la journaliste Pascale Navarro font partie des centaines de femmes ayant témoigné ces derniers jours d'expériences de violences sexuelles en utilisant le mot-clic #MoiAussi (#MeToo), à la suite d'un appel lancé par l'actrice américaine Alyssa Milano invitant les victimes à parler de leurs histoires.

«Si vous avez été harcelée ou agressée sexuellement, écrivez «moi aussi» dans votre réponse à ce tweet», a écrit Alyssa Milano dimanche après-midi. En quelques heures, l'écho de cette initiative s'est fait sentir à travers le réseau social, au Québec notamment.

La journaliste et écrivaine québécoise Pascale Navarro a tweeté le mot-clic #MoiAussi, partageant sur les réseaux sociaux cet appel à témoigner. Sur Facebook, la romancière Martine Delvaux a également partagé son témoignage, dans un long message public débutant par #MoiAussi, relatant plusieurs attaques à caractère sexuel.

«Je ne compte plus le nombre de commentaires qu'on m'a fait, durant mon adolescence, sur mes seins naissants ou absents, ni les sensations de malaise comme ce que j'ai senti en présence d'un directeur d'école, d'un enseignant, ou du papa d'enfants que je gardais quand il me reconduisait chez moi», a écrit Delvaux.

L'animatrice Catherine Beauchamp a quant à elle adressé ses accusations, en nommant son harceleur: Gérard Depardieu. «Un jour, sur la terrasse d'un hôtel du centre-ville de MTL, Depardieu, alors que je suis allée saluer le réalisateur avec qui il était à la table, m'a dit que je le faisais bander [...], je me suis sentie hyper humiliée et ne sachant pas trop quoi dire, j'ai eu un petit rire niaiseux, ça a beaucoup fait rire le réalisateur», a partagé Beauchamp sur Facebook.

L'auteure de Le monstre, Ingrid Falaise, a raconté le harcèlement sexuel qu'elle a subi lorsqu'elle avait 14 ans, lors d'une audition pour une publicité. «Cet événement je le compte parmi les #metoo (#MoiAussi, ndlr) autant que celui dans le métro ou un inconnu m'a agrippé une fesse ou lorsque je me fais crier des mots cochons dans la rue par des gars bien cachés dans leur voiture. Femmes, filles, soeurs. "Nous ne sommes ni un trophée ni un butin". Levons nous. Ensemble.», a-t-elle ajouté.

Témoignages à travers le monde

Afin de démontrer l'ampleur du phénomène et de pousser les victimes à partager leur histoire, Alyssa Milano s'est adressée aux femmes seulement dans son tweet. Elle a d'ailleurs été la première à répondre à son propre message, écrivant tout simplement «Me too.»

Le tweet de Milano à récolté jusqu'à maintenant plus de 35 000 réponses, alors que les mots-clic #MoiAussi et #MeToo continuent de se répandre sur Twitter et Facebook.

En France, une initiative semblable avait vu le jour le 13 octobre dernier, appelant à dénoncer le harcèlement sexuel au travail, sous le mot-clic #balancetonporc, lancé par la journaliste Sandra Muller. Un tableau énumérant différents comportements que l'on peut attribuer à du harcèlement ou une agression sexuelle circule également sur le web. Il y est indiqué, par exemple, que de «siffler une personne, n'importe où: au Parlement, dans la rue, au travail, dans les transports» est synonyme de harcèlement.

L'initiative d'Alyssa Milano n'est donc pas passée inaperçue, tandis que l'affaire Harvey Weinstein, accusé de dizaines d'agressions sexuelles, continue d'ébranler Hollywood et le monde, depuis l'article du New York Times du 15 octobre dévoilant les agissements du producteur.