Dix nouvelles, un fil conducteur: la violence. Celle des braqueurs de banque, des amoureux rejetés, des enfants envers leurs parents, des parents envers leurs enfants, des inconnus ou des rivaux envers leurs cibles.

La plupart des histoires se déroulent aux États-Unis, dans une Amérique marquée par le racisme, le sexisme et les luttes entre différents groupes.

Chanelle Benz, d'origine britannique mais installée aux États-Unis depuis l'âge de 7 ans, jette un éclairage peu flatteur sur le Sud, où elle vit. Certaines histoires se passent au XIXe siècle, sur fond de guerre de Sécession et d'esclavagisme. D'autres sont plus contemporaines et dépeignent la fausse respectabilité, l'amour filial ou la pauvreté des parcs de maisons mobiles.

La religion est aussi présente dans plusieurs nouvelles, comme dans La fille du diplomate, où une missionnaire en Afrique est victime de viols et s'embarque avec des mercenaires, ou dans Puissions-nous estre un seul trouppel ou O Saeculum Corruptissimum, qui se déroule au XVIe siècle et est écrite en vieux français.

Le tout est réussi, avec un niveau de langage adapté aux époques et aux personnages, un regard toujours acéré sur ce monde brutal et un humour cynique très présent.

* * * 1/2

Dans la grande violence de la joie. Chanelle Benz. Traduit de l'anglais par Bernard Hoepffner. Éditions du Seuil. 249 pages.