Louise et Luc s'aiment. Ils se connaissent depuis leur tendre enfance, étant voisins dans un village de Provence. Leurs parents sont bons amis. Ils découvrent durant cet été de leurs 15 ans que la féline mère de l'un est aussi la maîtresse délurée du père de l'autre.

Au cours de leurs escapades en quête d'étreintes, ils remarquent que leur riche et discret voisin élève en secret un tigre dans son vaste domaine emmuré, tout en entretenant une relation équivoque avec la fille de sa femme de ménage à la silhouette opulente, tirée tout droit d'une toile de Rubens.

Un jour, le tigre s'évade. Tout le village envahi par les touristes anglais s'affole tandis que la gendarmerie se mobilise et que Louise et Luc espèrent que le tigre s'en tirera.

Encore une fois, Grainville esquisse avec sa plume flamboyante un roman aussi sensuel que les toiles du maître flamand à qui il rend hommage. Son style luxuriant est mis à profit, tantôt pour décrire des ébats, tantôt une scène de rue.

Ce roman d'apprentissage, qui multiplie les lignes narratrices, est mené à fière allure, si bien qu'on aura tôt fait de le traverser avec une certaine félicité empreinte d'un brin de nostalgie.

* * * 1/2

Le démon de la vie. Patrick Grainville. Seuil, 275 pages.