Le bédéiste-cinéaste Riad Sattouf est français par sa mère et libyen par son père. À la fin des années 70, ce dernier était convaincu que le dictateur Kadhafi chasserait l'obscurantisme religieux pour faire entrer les Arabes dans le monde moderne. C'est pourquoi cet universitaire a déménagé avec femme et enfant à Tripoli.

Le jeune Riad est alors âgé de 5 ans. Il ne comprend pas tout, mais déjà fin observateur, il perçoit les dérives d'un système autoritaire.

La ville délabrée, les croyances tenaces, les pénuries alimentaires ne sont que la pointe d'un malaise de société plus profond. Sattouf sait raconter.

Il ne parvient cependant pas, comme avait réussi Marjane Satrapi (Persépolis) dans ses chroniques sur la révolution islamique en Iran, à en faire un récit poignant. Au contraire.

Il emploie tellement son père pour dépeindre les contradictions, la mauvaise foi et le déni généralisé qu'il provoque le désintérêt pour ses illusions perdues. À suivre dans les deux prochains tomes.

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L'Arabe du futur. Riad Sattouf. Allary Éditions, 158 pages.