En 1833, il fait bon vivre en Bas-Canada, mais la colère gronde et l'explosion surviendra en 1837. Entre les deux, la romancière Anne-Marie Sicotte nous raconte la vie de Vitaline, jeune femme mal mariée, éprise d'un amour de jeunesse, et celle de son frère Gilbert, instituteur amoureux d'une prostituée.

Entre les deux, l'historienne Anne-Marie Sicotte rapporte dans le détail les péripéties politiques d'une époque marquée par un pouvoir corrompu qui s'impose par la force et la manipulation de l'opinion publique.

Entre les deux, l'on choisirait l'historienne et ses thèses intéressantes au sujet d'une période clé au Québec. Mais l'histoire avec un grand «H» est entremêlée maladroitement ici avec une histoire avec un petit «h» peu captivante.

Les personnages passent moins de temps à vivre qu'à échanger nerveusement à propos des plus récentes nouvelles, comme s'ils étaient tous des nerds branchés à la fois sur leur cellulaire, les réseaux sociaux et la rumeur ambiante.

Après un travail de recherche que l'on pressent énorme, l'auteure déploie de considérables efforts, par l'utilisation d'une langue d'époque notamment, pour unir les deux aspects de sa créativité. Mais ça ne fonctionne pas dans ce roman beaucoup trop long, plaqué sur un traité d'histoire, lui, trop court.

* * 1/2

Le charivari de la liberté. Les tuques bleues, Anne-Marie Sicotte, Fides, 735 pages.